Après trois Jeux olympiques et 12 saisons au sein de l’équipe canadienne de ski acrobatique, la bosseuse Justine Dufour-Lapointe s’offre un nouveau défi en se joignant au Freeride World Tour.
Incertaine quant à son avenir après les Jeux de Pékin en février dernier, la médaillée d’or des Jeux de Sotchi en 2014 a reçu une invitation du circuit qui a vu le jour en 1996. Les skieuses et planchistes s’élancent dans la poudreuse des plus hauts sommets dans un décor 100 pour cent naturel et sans tracé.
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Elle n’aura pas à passer par le processus de qualification habituel. «Je ne peux pas passer outre d’accéder directement au plus haut niveau du Freeride World Tour, a souligné Dufour-Lapointe pour expliquer sa décision. C’est une offre que je ne pouvais pas refuser. Je n’étais pas prête à m’arrêter maintenant et suis vraiment excitée à l’idée d’amorcer un nouveau chapitre de ma carrière. J’avais besoin d’un nouveau défi et d’une nouvelle source de motivation. Ça me sort de ma zone d’un confort comme jamais auparavant et me pousse ailleurs. Je veux repousser mes limites de skieuse.»
Environnement très différent
Habituée au circuit formaté de la Coupe du monde, Dufour-Lapointe débarque dans un monde complètement différent. «C’est une autre culture, a-t-elle résumé. Il n’y a pas de Fédération, ce n’est pas un sport olympique, je n’ai pas droit à un brevet de financement de Sports Canada et je dois être auto suffisante, mais ça procure aussi la liberté. Je trace ma propre ligne de descente, mes propres sauts et je peux être créative sans avoir la pression d’être parfaite. Je vais connecter encore avec la montagne, mais de façon différente.»
En mars dernier, la médaillée d’argent des Jeux de 2018 à Pyeongchang a été invitée à Verbier en Suisse où se tiendra encore cette année la finale du circuit du 25 mars au 2 avril. «J’ai découvert ce monde inspirant et cette nouvelle communauté de skieurs, a-t-elle raconté. Par la suite, j’ai fait des camps en Nouvelle-Zélande et au Colorado avant de me décider à joindre les rangs du circuit. Ça fait du bien d’annoncer la nouvelle, aujourd’hui [mardi].»
«C’est un circuit peu connu au Québec, mais c’est immense en Europe, de poursuivre Dufour-Lapointe. Je suis la première Québécoise et la première médaillée olympique à prendre part au circuit. C’est très cool de déchiffrer le chemin pour les autres qui suivront. Je vais continuer de faire rêver les gens avec cette nouvelle expérience.»
Contrairement au ski acrobatique où les athlètes font des descentes d’entraînement avant les courses, Dufour-Lapointe découvrira la montagne le jour J. «La seule façon d’avoir une idée de la piste est d’utiliser des jumelles à un kilomètre de distance, a souligné celle qui compte 49 podiums en carrière en Coupe du monde. Je vais faire les mêmes sauts (360 degrés, back flip), mais je vais être dans la poudreuse avec un décor de roches, de récifs, d’arbres et de crevasses. Je vais avoir beaucoup d’apprentissage à faire. Je vais utiliser des skis plus larges et serai muni d’un sac à dos avec de l’équipement en cas d’avalanche.»
Il n’y a pas de dates précises pour les compétitions. Comme pour la première étape prévue du 13 au 18 janvier à Kicking Horse en Colombie-Britannique, l’organisation arrête une fenêtre d’opportunité et s’adapte en fonction des caprices de Dame nature et des risques d’avalanche. Un hélicoptère dépose les skieurs au sommet de la montagne pour le départ.
Les athlètes sont évalués de 0 à 100 par quatre juges en fonction de cinq critères. Au terme des cinq épreuves, le skieur qui a mérité le plus de points remporte le titre mondial.