Après plusieurs mois d’attente, Ron Francis et ses acolytes de l’équipe de direction du Kraken de Seattle pourront enfin commencer à plancher sur l’équipe qu’ils enverront dans la mêlée cet automne.
À l’exception des Golden Knights, exempté du processus en raison d’une entente prise lors de leur entrée dans le circuit, toutes les formations de la LNH doivent remettre samedi la liste des effectifs qu’elles désirent protéger.
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Deux options s’offrent à elles : protéger sept attaquants, trois défenseurs et un gardien ou protéger huit patineurs (attaquants/défenseurs) et un gardien.
Il est permis de croire que Marc Bergevin envisageait la deuxième option. Ainsi, il se serait assuré de garder ses deux premiers duos de défenseurs, quitte à offrir un plus grand choix d’attaquants au Kraken.
Toutefois, les derniers développements dans l’état de santé de Shea Weber sont venus changer la donne. Puisque le Kraken ne prendra probablement pas le risque de sélectionner un défenseur de 36 ans accompagné d’un lourd contrat de 7,86 M$ et dont les chances de poursuivre sa carrière semblent minces, le directeur général du Canadien peut se contenter de protéger Jeff Petry, Ben Chiarot et Joel Edmundson, se permettant du même coup d’offrir l’immunité à trois attaquants de plus.
Sur qui Bergevin jettera-t-il son dévolu ? Sans crainte de se tromper, on peut prétendre que Brendan Gallagher (protégé d’emblée puisqu’il possède une clause de non-mouvement), Josh Anderson, Tyler Toffoli et Jesperi Kotkaniemi auraient fait partie du quatuor de départ. Ce qui laisse trois places sur la liste.
Le casse-tête des attaquants
Puisque Nick Suzuki, Cole Caufield, Ryan Poehling n’ont pas disputé plus que deux saisons chez les professionnels, ils ne sont pas admissibles à être réclamés par le Kraken. Bergevin peut donc les laisser de côté.
Ce qui nous amène à Jonathan Drouin, Paul Byron, Jake Evans et aux joueurs autonomes Phillip Danault, Joel Armia, Artturi Lehkonen et Corey Perry.
Advenant le cas où aucun de ces quatre joueurs n’aurait signé de nouvelles ententes au moment de soumettre la liste de protection, Bergevin devra obligatoirement rendre disponibles deux des trois attaquants parmi Drouin, Byron et Evans. Drouin et Byron seraient sans doute les sacrifiés.
Par ailleurs, le Kraken aura une fenêtre exclusive du 18 au 21 juillet pour négocier et s’entendre avec les joueurs autonomes qui n’auront pas été protégés par les 30 formations. Y en a-t-il parmi les quatre mentionnés plus haut que Bergevin veut s’assurer de ne pas perdre?
Espérons que ce soit le cas avec Danault. Perry brandira possiblement la menace de ne pas se présenter à Seattle s’il est choisi, comme il l’avait fait lorsque le Canadien l’avait soumis au ballottage. Donc, Bergevin peut risquer de le laisser sans protection.
Reste un choix à faire entre Armia et Lehkonen. Puisque ce dernier est joueur autonome avec compensation, le Canadien a tout intérêt à le protéger pour éviter de le perdre pour rien, alors qu’en temps normal, il obtiendrait un choix compensatoire en retour.
Allen, l’attraction principale
Toutefois, le débat autour des attaquants à protéger paraît un peu futile considérant que la prise la plus alléchante pour le Kraken sera Jake Allen. Un gardien de 30 ans, capable de camper le poste de numéro un à un salaire de 4,35 M$ sera difficile à ignorer.
D’autant plus que les options seront minces. Tristan Jarry (il semble que les Penguins choisiront de protéger Casey DeSmith), à Pittsburgh, Chris Driedger, en Floride, et Braden Holtby, à Vancouver, pourraient être intéressants pour le Kraken.
Évidemment, il y a toujours moyen de convaincre Francis de ne pas sélectionner Allen en effectuant une transaction compensatoire, ce qui s’était vu à plusieurs occasions lors du repêchage d’expansion des Golden Knights.
Or, selon Darren Dreger, de TSN, le prix à payer pour s’assurer de garder Allen serait soit un espoir de premier plan et un choix de deuxième ou troisième tour, soit un choix de premier tour et un autre choix.
Puisque le Trciolore sélectionnera au 31e rang, et qu’il possède 11 droits de parole au prochain repêchage (dont deux de deuxième tour et deux de troisième tour), le sacrifice en vaudrait possiblement la peine.
Surtout considérant que, de 2007 à 2016, seulement 41,1 % des 90 joueurs sélectionnés entre les 23e et 31e rangs ont fini par obtenir un poste régulier dans la LNH.