Phillip Danault a eu beau connaître des séries du tonnerre. Il a eu beau museler les meilleurs trios des Maple Leafs, des Jets et des Golden Knights. Il a eu beau obtenir les louanges d’Auston Matthews et de Mark Scheifele, Marc Bergevin ne lui fera pas de cadeau. Du moins, pas avant de s’être lancé dans des négociations serrées.
C’est du moins l’impression qu’a donnée le directeur général dans son bilan de fin de saison.
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«Oui, Phil a été bon (pour neutraliser l’adversaire en séries), mais il y avait également quatre autres joueurs avec lui sur la patinoire, a laissé tomber Bergevin.
Voilà une déclaration qui a de quoi surprendre, mais qui s’inscrit clairement dans une stratégie de marchandage vieille comme la Lune.
«On a beaucoup d’estime pour lui, on l’adore. Il est encore dans les plans. On aimerait le garder ici», a-t-il tout de même reconnu, rappelant qu’il avait déposé une offre au centre de 28 ans l’automne dernier.
En septembre, le clan de Danault avait refusé une entente à long terme (cinq ou six ans) d’une valeur de 5 millions $ par saison.
Affecté par son contrat
En apprenant la nouvelle, plusieurs ont reproché à Danault d’avoir craché sur une pareille somme. Le Victoriavillois a profité de son dernier point de presse de la saison pour expliquer que l’argent n’avait rien à voir avec cette décision «On a dit que mon rôle allait changer. J’étais inquiet de voir si Suze (Nick Suzuki) et KK (Jesperi Kotkaniemi) allaient obtenir plus de temps de jeu. Mais je crois qu’on a fait la preuve que, pour gagner, il faut trois joueurs de centre de qualité et des joueurs qui sont capables de bien faire dans les deux sens de la patinoire.»
Danault n’a pas caché que l’achoppement des négociations et la fuite à propos de cette offre ont considérablement dérangé son début de saison et ont contribué à repousser son premier but au 25e match de la campagne.
«Oui, ça m’a affecté. Je ne jouais pas mon meilleur hockey à ce moment, a-t-il reconnu. Ça a été difficile, mais je crois que ça m’a rendu plus fort mentalement. Je crois que c’est la raison pour laquelle j’ai joué de cette façon en séries éliminatoires. Comme si plus rien ne pouvait m’écarter de mon chemin.»
Un C.V. bien rempli
De son côté, Danault n’a pas caché sa fierté de porter les couleurs du Canadien et d’être le seul Québécois des 27 dernières années à l’avoir fait en finale de la coupe Stanley.
«J'adore Montréal. J'aurai toujours le Canadien sur le cœur. Je suis très ouvert. Je pense que mon jeu en séries va m'aider pour mon contrat. C’est simplement venu confirmer le joueur que je suis, celui que je peux être chaque soir et la force mentale qui m’habite. Ce sont toutes des choses qui s'ajoutent à mon curriculum vitae», a indiqué Danault, en soulignant qu’il n’avait pas encore la tête aux négociations.
En tout cas, s’il cherche des références pour étoffer encore plus son C.V., il pourra les demander à Eric Staal. En matinée, celui-ci y est allé d’un vibrant plaidoyer en sa faveur.
«Phil, je n’aimais pas jouer contre lui. J’ai pu constater pourquoi. Il est très compétitif, il travaille fort. Tu ne gagnes pas sans un joueur comme Phillip Danault, a lancé le vétéran de 36 ans. Il ressemble à mon jeune frère, Jordan. Il a connu un parcours formidable en séries. Un bon gars, un bon coéquipier. Son avenir est incertain, mais s’il revient ici, le Canadien sera très chanceux.»
En souhaitant que Bergevin accepte d’y mettre le prix d’ici le 28 juillet, date de l’ouverture du marché des joueurs autonomes.