Crédit : Photo Didier Debusschere

LHJMQ

Evan Nause prend du galon

Publié | Mis à jour

Les attentes étaient élevées envers Evan Nause lorsque les Remparts de Québec l’ont sélectionné en première ronde du dernier repêchage de la LHJMQ, en juin. Après des débuts timides sur le plan offensif, le défenseur de 17 ans commence à démontrer les signes du joueur que l’équipe convoitait tant l’été dernier.

Le défenseur offensif avait inscrit cinq points à ses 12 premiers matchs à Québec, mais il en a inscrit six, toutes des mentions d’aide, au cours de ses quatre dernières sorties. Cette prestation réalisée dans l’environnement protégé de Rimouski lui a valu une place sur l’équipe d’étoiles de la période du 1er au 7 février dernier.

«Si vous regardez mes chiffres, ce sont toutes des passes. Tout le crédit va à mes coéquipiers qui ont marqué des buts. Par contre, je joue avec de plus en plus de confiance à mesure que la saison avance », mentionne avec humilité celui qui est considéré comme un espoir de deuxième ou troisième ronde par la Centrale de recrutement de la LNH.

Patrick Roy savait que les points finiraient par venir pour celui qu’il a été réclamé au cinquième rang au total du dernier encan. Pour ce faire, toutefois, il fallait que Nause apporte des ajustements à son jeu, ce qu’il a fait au cours de sa bonne séquence.

«Ça fait longtemps qu’on lui dit : plus il va simplifier son jeu, meilleur il va être. Son pire ennemi, c’est lui-même parce qu’il veut tellement bien faire. Par contre, la meilleure manière de bien faire, c’est la simplicité. Dernièrement, il a gardé son jeu simple, il a amené des rondelles en territoire adverse et les a bien sorties du nôtre tout en prenant de bons lancers et en faisant de bons choix de jeu.»

Format qui fonctionne

Il n’y a pas de secret : l’expérience d’un jeune de 17 ans vient en jouant et Nause en est un bon exemple. Dans cette saison au calendrier fortement réduit, le travail des entraîneurs en frais de développement est davantage compliqué.

C’est du moins le constat que fait Patrick Roy.

«On a souvent critiqué notre ligue parce qu’on n’avait pas assez de pratiques. Là, on réalise que trop pratiquer, c’est pas mieux parce que ça prend des matchs. Plusieurs s’amusent à critiquer le programme de la Ligue canadienne de hockey, surtout de notre ligue, mais en réalité, les matchs sont importants dans le développement d’un joueur. Ça permet de voir ce qu’il a assimilé.»

Heureux de jouer

Nause avoue d’ailleurs qu’en début de saison, la longue pause de mars à septembre ainsi que les importantes périodes de congé entre les matchs, ont fait en sorte qu’il a mis du temps à trouver son rythme.

«Ne pas jouer de mars à septembre, c’était la première fois que ça m’arrivait et j’espère que ce sera la dernière. Ç’a été le plus gros ajustement pour moi et ç’a pris du temps avant que je me sente à l’aise durant les matchs puisqu’il y a une bonne différence entre jouer et pratiquer.»

Un semblant de normalité

Les dernières semaines ont donné une impression de normalité aux Remparts de Québec ainsi qu’à la majorité des formations de la LHJMQ.

Une impression, parce que les matchs sont toujours disputés à huis clos et sous le format d’événements en environnement protégé (ÉEP).

Toutefois, depuis le retour du long congé des Fêtes, les rencontres sont beaucoup plus rapprochées. À Québec et Shawinigan, à partir de demain, les équipes du Québec prendront part au troisième ÉEP depuis la fin de la pause.

«On est chanceux parce qu’on est sur une bonne séquence en ce moment qui nous permet de jouer des matchs. L’horaire du prochain environnement protégé nous sera favorable aussi», a mentionné Patrick Roy jeudi.

Effectivement, les Remparts affronteront le Drakkar de Baie-Comeau cet après-midi au Centre Vidéotron, puis les Olympiques de Gatineau demain soir. Ils bénéficieront ensuite de deux jours de congé avant de conclure avec un duel face à l’Océanic de Rimouski mardi puis contre les Huskies de Rouyn-Noranda, jeudi.

Habitude créée

Alors qu’ils étaient complètement nouveaux pour tout le monde il n’y a que quelques mois à peine, les concepts d’environnement protégé sont devenus la norme pour les équipes québécoises de la LHJMQ.

Jouer devant des amphithéâtres vides est devenu normal, et les équipes s’y sont habituées. Les Remparts, du moins.

«On en parlait en revenant de Rimouski, et, à force de jouer, on dirait qu’on ne le réalise même plus. C’est devenu un automatisme. Quand on est assis au banc, on ne remarque pas ce qui se passe dans les estrades. On est plus concentré sur nous-mêmes et finalement, on ne voit même plus la différence», mentionne l’attaquant Gabriel Montreuil.

Même son de cloche chez Patrick Roy.

«C’est sûr que c’est dommage de ne pas jouer devant des spectateurs, mais les circonstances sont comme ça. On s’y habitue. On arrive à l’aréna et on a un travail à faire comme équipe, soit se préparer pour le match. Malheureusement, la situation oblige à ce qu’il n’y ait pas de partisans dans les gradins, mais c’est sûr qu’on a hâte au jour où ils vont commencer à revenir.»