Anthony Mantha représentait une priorité pour le directeur général, Steve Yzerman. Les marqueurs naturels restent rares dans la Ligue nationale de hockey (LNH) et Yzerman était bien conscient de cette réalité.
Yzerman et les Red Wings de Detroit ont réglé un dossier important, mardi, en offrant un pacte de quatre ans et 22,8 millions à Mantha. L’ailier de 6 pi 5 po et 227 lb gagnera donc en moyenne 5,7 millions jusqu’à la fin de la saison 2023-2024.
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Même si les Wings n’ont pas participé aux séries depuis le printemps 2016 et qu’ils ont terminé la dernière saison au dernier rang de la LNH, Mantha se disait heureux de cette entente à long terme.
«Nous savons que nous sommes dans un mode de reconstruction, a rappelé Mantha lors d’une visioconférence. En m’offrant un contrat de quatre ans, Steve me voit comme une pièce aussi du futur de l’équipe. Je sais qu’ils veulent construire avec Dylan Larkin et moi notamment. Ça viendra avec de la pression, mais ce rôle me convient.»
La bonne durée
Mantha a expliqué que son agent (Pat Brisson) négociait avec Yzerman depuis déjà plusieurs mois. Les deux clans ont finalement trouvé une solution avec un pacte de quatre saisons.
Pour le Québécois de 26 ans, il s’agit d’une durée idéale.
«La reconstruction est entamée depuis déjà deux ou trois ans à Detroit. Nous devrions devenir une bonne équipe d’ici deux ou trois ans. Pourquoi quatre ans? Avec l’incertitude de la Covid-19 cette année, je ne voulais pas une entente d’une seule saison. On ne sait pas vraiment si on jouera cette année. Et si on joue, est-ce que nous jouerons cinq matchs par semaine? Je me suis déjà blessé dans le passé et je ne suis pas à l’abri d’une autre blessure.»
«Un contrat de deux ans, les Red Wings ne voulaient pas puisque je pouvais devenir joueur autonome sans compensation après les deux ans, a-t-il poursuivi. Pour trois ans, nous avons posé des questions, mais le contrat de Dylan Larkin se terminera dans trois ans. Stevie (Yzerman) ne voulait pas renégocier les ententes de deux joueurs importants en même temps. Nous avions donc des options pour un contrat de quatre ou de cinq ans. Je voulais aussi de la sécurité. Je trouve qu’il y a beaucoup de bonnes choses avec cette entente. J’aurai 30 ans à la fin de ce contrat, il me restera encore de bonnes saisons.»
Le plateau des 30 buts?
Mantha, un choix de premier tour des Wings en 2013 (20e au total), a terminé la dernière saison avec 38 points (16 buts, 22 aides) en seulement 43 matchs. À ses deux saisons précédentes à Detroit, il avait marqué 25 buts en 67 matchs et 24 buts en 80 matchs.
L’ailier droit se dit maintenant capable d’atteindre le plateau des 30 buts. Mais probablement pas l’an prochain si la LNH se limite à une saison de près de 48 rencontres.
«Oui, c’est possible pour moi de marquer 30 buts, a-t-il répondu. Surtout si je reste loin des blessures. C’est vraiment la clé pour moi. Le plateau des 30 buts représente un but personnel. Je veux y arriver très bientôt.»
Des espoirs
À l’image du Canadien, les Red Wings ont choisi de reconstruire avec le repêchage. Ils ont repêché 12 joueurs en 2020, 11 en 2019 et 10 en 2018. Cette année, ils ont réclamé l’ailier suédois Lucas Raymond avec le quatrième choix au total. En 2019, ils ont fait confiance au défenseur allemand Moritz Seider avec la 6e sélection et en 2018, ils ont réclamé l’ailier tchèque Filip Zadina avec le sixième choix.
Les Wings ont aussi de bons espoirs avec les attaquants Joe Veleno, Robert Mastrosimone et Jonathan Berggren ainsi que les défenseurs William Wallinder, Donovan Sebrango et Jared McIsaac.
Bref, la banque d’espoirs est pleine. Mais ça devra aussi se traduire par des résultats sur la glace d’ici quelques années. Ce qui n’est jamais une certitude.
«Il suffit qu’on découvre deux jeunes joueurs et ça peut changer l’image d’une équipe, a affirmé Mantha. Nous avons aussi fait des acquisitions au cours des dernières semaines avec un nouveau gardien (Thomas Greiss), Bobby Ryan et Vladislav Namestnikov. On parle de trois joueurs qui pourraient avoir des impacts rapides à Detroit.»
Malgré les bons mots de Mantha, Greiss, Ryan et Namestnikov ne feront pas des Red Wings une puissance lors de la prochaine saison. La patience restera la clé.