Plusieurs lutteurs professionnels peuvent se vanter d’avoir lutté contre le Géant Ferré. D’autres ont eu la chance d’être un héros local, alors que certains ont été champions à la WWE. Mais dans l’histoire de la lutte, un seul lutteur a été à l’école avec Saddam Hussein!
Adnan Alkaissy, décédé mercredi à l’âge de 84 ans, coche toutes ces cases.
Né le 1er mars 1939, bien exactement six mois avant le début de la Deuxième Guerre mondiale, à Bagdad en Irak, Alkaissy joue au soccer et pratique la lutte libre dans son pays d’origine.
En 1957, il reçoit une bourse d’études pour jouer au football à l’Université de Houston, mais il se retrouve plutôt à l’Université Oklahoma State et se démarque en lutte libre et gréco-romaine. Il ne peut toutefois faire partie de l’équipe américaine parce qu’il n’est pas citoyen américain. D’ailleurs, les journaux de l’époque rapportent à tort qu’il avait représenté l’Irak en lutte aux Olympiques de 1952. Non seulement Alkaissy n’avait que 13 ans, mais l’Irak n’a tout simplement pas participé aux Jeux de Helsinki ni aux suivants à Melbourne.
Yvon Robert, une rencontre marquante
Deux ans plus tard, en 1959, Alkaissy se souvient d’une rencontre qu’il avait eu avec le lutteur québécois Yvon Robert, le «Lion du Canada français », reconnu pour être le meilleur lutteur québécois de tous les temps.
Lorsqu’Alkaissy avait quitté l’Irak, il avait traversé l’Atlantique à partir de la France, en direction de New York. Sur le même paquebot, Yvon Robert revenait lui aussi du Vieux Continent.
Après avoir fait connaissance et puisqu'Alkaissy était lutteur, Robert lui avait donné ses premières leçons de lutte professionnelle sur le navire et lui avait suggéré de faire le saut chez les professionnels une fois ses études terminées.
«J’étais sur un bateau de la France à l’Amérique quand je l’ai rencontré, m’avait raconté Alkaissy au téléphone, lorsque je l’avais interviewé pour le livre sur le Géant Ferré. Il est venu me voir et m’a demandé quel était mon nom, mais je ne parlais pas bien anglais. J’ai eu des gens d’Irak pour traduire. Il m’a dit qu’il était le champion du monde, et qu’il voulait s’entraîner avec moi, à mi-vitesse, pas à pleine vitesse. Comme je m’en allais à l’Université de Houston, il m’a donné une lettre pour les promoteurs Paul Boesh et Morris Siegel. Il m’a aussi donné 100$. J’ai pleuré comme un bébé. Il m’a dit que chaque fois que j’étais à Montréal, de l’appeler.»
Alkaissy continue.
«Des années plus tard, je suis venu à Montréal pour seulement deux jours. Il était à la retraite à ce moment-là. Je l’ai appelé et il a dit "qui est-ce?" J’ai dit: "Vous souvenez-vous d’avoir rencontré un jeune lutteur de Bagdad sur un navire en provenance de France?" Il a dit "Oh, mon dieu, oui!" Et nous nous sommes donc revus. C’est le meilleur homme que j’ai jamais rencontré dans ma vie.»
Alkaissy se souvient donc du conseil de Robert et c’est au Texas en juillet 1959 qu’il fait ses débuts professionnels sous le nom d’Adnan Kaisy (parfois épelé Kaissy ou Kaissie). À l’époque, plusieurs lutteurs québécois luttent au Texas, tels que Maurice Vachon, Frank Valois et Ovila Asselin, et Alkaissy les affronte tous.
Il lutte au Texas, mais aussi au Nouveau-Mexique et en Oklahoma. En 1960, il quitte le sud des États-Unis pour Portland en Oregon. C’est pour le promoteur Don Owen qu’il change de personnage et devient un lutteur des Premières Nations du nom de Billy White Wolf. C’est le nom qu’il gardera pendant toute la décennie 1960, peu importe où il luttera. C’est aussi durant cette dizaine qu’il rencontrera l’amour de sa vie, Kathy, et qu’il deviendra citoyen américain.
Si l’Oregon est l’endroit où il travaille le plus régulièrement, il lutte aussi au Texas, à Hawaï, en Australie et au Japon. Outre le Japon, il remporte les titres principaux de chacun de ces territoires et lutte contre la crème de la crème de cette époque, tels que Killer Kowalski, Dory Funk Jr, Peter Maivia (le grand-père du Rock) et Nick Bockwinkel.
Saddam Hussein, d’ami d’enfance à dictateur en devenir
Souffrant d’un profond mal du pays, il quitte finalement Portland à la fin 1969, dix après ses débuts en lutte professionnelle, afin de retourner à la maison, en Irak. Sur son chemin vers Bagdad, il fait un arrêt en Angleterre, où il lutte pendant quelques mois, à partir de décembre 1969. C'est là qu'il rencontre le Géant Ferré (André the Giant) pour la première fois.
«Je lui ai dit que je retournais à Bagdad et je lui ai demandé s'il avait envie d'y aller un jour, se souvenait Alkaissy. Il a dit oui tout de suite!»
De retour à Bagdad, Alkaissy rencontre un vieil ami avec qui il a fréquenté l'école secondaire, un certain Saddam Hussein.
«Hussein aimait le volley-ball et le basketball, mais je n’arrivais pas à le convaincre de lutter, dira Alkaissy en entrevue. Même à cet âge, il avait des yeux de démons. Il pouvait vous regarder sans cligner des yeux pendant une ou deux minutes. C’était épeurant!»
En 1970, Hussein n'est plus un adolescent. Deux ans plus tôt, il avait été l'un des leaders de la Révolution du 17 juillet, qui porte au pouvoir la branche régionale irakienne du parti socialiste arabe Baas. Quand Alkaissy rentre chez lui, Hussein est vice-président du Conseil de commandement révolutionnaire, poste qu'il occupera jusqu'en 1979, date à laquelle il deviendra président de l'Irak.
Les succès d'Alkaissy dans la lutte étaient connus dans son pays natal, si bien que Hussein demande à le rencontrer et lui dit qu'il est un héros national.
«Nous allons prendre soin de toi, promet Saddam à Alkaissy. Nous ne te demandons pas de rester. Nous nous attendons à ce que tu restes ici. C'est chez nous. Tu vas y rester.»
Même si Alkaissy se proposait d'y passer des vacances, il n'a dès lors d'autre choix que de rester en Irak.
La fois où le Géant Ferré a eu la peur de sa vie!
Il commence donc à promouvoir des combats, généralement des affrontements épiques entre un lutteur étranger et lui-même, le héros national étant toujours victorieux. Le premier invité est le Canadien George Gordienko, vite suivi par le lutteur écossais Ian Campbell ainsi que l'Américain Bob Roop.
Cependant, pour le 50e anniversaire de la création de l'armée irakienne, une fête nationale là-bas, le gouvernement met plus d'emphase que jamais sur la Journée de l'armée. Des dignitaires du monde entier sont invités. Pour cette occasion, Alkaissy désire un homme plus grand et plus gros comme adversaire et, par conséquent, choisit André. Le match est fixé au 6 janvier 1971, le jour même des célébrations.
André arrive en Irak une semaine d'avance afin de se livrer aux obligations promotionnelles.
«Je l'ai logé à l'hôtel Sahara, raconte Alkaissy dans son livre, et ils ont dû bâtir un lit sur mesure pour lui. Nous disposions également d'une très grosse Mercedes, avec quatre gardes armés. André n'en revenait pas. Je me souviens qu'il est allé faire les boutiques, une journée, et qu'il est revenu avec une paire de chaussures faites sur mesure dans un luxueux magasin du centre-ville de Bagdad. Ils ont été tellement abasourdis par la grandeur de ses pieds qu'ils ont fait une paire supplémentaire à sa taille pour l'exposer dans leur vitrine. Les chaussures sont restées là pendant des années!»
Le combat est prévu pour un deux de trois. Alkaissy a prévu gagner la première chute par disqualification, perdre la seconde et gagner la chute décisive. Juste avant le match, Saddam rencontre Alkaissy. S'il est devenu fan de lutte depuis quelque temps, en revanche il ignore que les matchs sont scénarisés.
«Gagne, Adnan, gagne! l'enjoint Hussein. Nous comptons tous sur toi ! Ce gars est grand, mais ce n'est qu'une poule mouillée. Je sais que tu peux le vaincre. S'il te blesse d'une façon ou d'une autre, il va avoir droit à ça!»
Entrouvrant son manteau, Saddam exhibe Alkaissy un revolver en or massif.
«Je vais lui coller toutes les balles de mon barillet dans sa grosse tête et le renvoyer en France dans un cercueil!»
Après ce discours d'encouragement, Alkaissy décide de changer le plan du combat et de gagner également la deuxième chute, ne sachant pas si Saddam comprend bien le concept d'un combat deux de trois. Il réussit même un enfourchement sur le Géant pendant la deuxième chute.
Le match fait salle comble au stade Al-Shaab, où des milliers de personnes sont refoulées aux portes. Tous les membres éminents du gouvernement et tous les ambassadeurs présents au pays assistent à l'événement, qui revêt une importance nationale. Comme il est de coutume là-bas, au moment où la victoire d'Alkaissy est confirmée, un millier de commandos irakiens tirent en l'air avec leur fusil pour célébrer leur héros. André, lui, ne comprend rien à ce qui se passe et se demande si on ne lui tire pas dessus.
«Il s'est assis et a roulé à l'extérieur de l'arène avant d'aller se cacher dessous, se souvient Alkaissy. Le pauvre était presque en larmes.»
Le spectacle est le plus réussi de tous ceux que n’a jamais produits Alkaissy. Il demande ensuite à André de rester une semaine de plus afin qu'ils se livrent un combat revanche dans la ville de Kut, à 175 km au sud de Bagdad. Pour ce deuxième match, André est payé 10 000 dollars, mais surtout, on lui promet que cette fois, il ne se fera pas tirer dessus!
André rencontre finalement Saddam et ce dernier se permet même de lui donner un conseil : maigrir s'il veut réussir dans la lutte!
N'empêche que le souvenir de l'énorme frousse qu'a ressentie André lors de ce voyage s'est incrustée en lui à jamais. Lors d'une entrevue accordée à l'animateur Pierre Nadeau, sur les ondes de Radio-Québec (aujourd'hui Télé-Québec), André a évoqué ces moments angoissants :
«L'hôtel était situé à peu près à deux kilomètres du stade. Pour entrer à l'hôtel, j'étais assis dans une Mercedes avec une voiture de police en avant de moi et une voiture de police derrière moi. Des policiers étaient assis sur les voitures de police et ils tiraient avec des mitraillettes, des balles à blanc, au-dessus de la tête des gens. C'est la dernière fois que je suis allé en Irak!»
Quand Alkaissy reverra le Géant en Amérique, cinq ans plus tard, il se remémore très bien leurs combats :
«André m'a dit qu'il avait apprécié les matchs en Irak. Je l'ai trouvé plus expérimenté, et son synchronisme était meilleur que lors de notre affrontement. À l'époque, il n'avait encore que quelques années d'expérience à son actif.»
Alkaissy fait fortune en organisant ces affrontements, mais quand la situation politique change en Irak, on lui conseille de retourner aux États-Unis, un endroit qui serait plus sûr pour lui. Saddam n'a plus besoin de lui et sa vie pourrait être en danger. Il laisse donc une fortune évaluée à deux millions de dollars et quitte le pays.
«Je craignais que si j’étais partie avec mon argent, Saddam aurait envoyé quelqu’un pour me tuer. Si j’étais demeuré quatre ou cinq mois de plus, ils se seraient occupés de moi.»
Champion par équipe de la WWE
Avant de revenir en Amérique, il passe par le Japon où il lutte, entre autres, contre la légende Antonio Inoki. C’est en Floride qu’il fait son retour nord-américain, sous le nom d’Adnan Kassie, avant de faire ses débuts pour la WWWF (aujourd’hui WWE) de Vince McMahon père, sous son personnage de Billy White Wolf.
En équipe avec Chief Jay Strongbow, Alkaissy remporte les titres vacants par équipe la WWWF en décembre 1976, défaisant l’équipe de Nikolai Volkoff et Tor Kamata. Mais en août 1977, une blessure au cou force Alkaissy à se faire opérer. Dans l’histoire, on blâme Ken Patera de l’avoir blessé au cou avec sa prise du double nelson et on déclare les titres par équipe vacants.
Au lieu de revenir avec la WWWF, il quitte pour Hawaï avant d’atterrir à Minneapolis en 1981 pour l’AWA de Verne Gagne, où il travaille sous le nom de Sheik Adnan Al-Kassie. Il y reste jusqu’en 1989 et parce que les blessures commencent à le ralentir, en plus de lutter, il devient aussi le gérant des Sheiks, Jerry Blackwell et Ken Patera, deux Américains à qui on donne un keffieh, cette coiffe traditionnelle moyen-orientale. Patera se fait appeler le Sheik Lawrence d’Arabie alors que Blackwell devient le Sheik Ayatollah! Ils remporteront les titres par équipe de la compagnie face aux High Flyers, Jim Brunzell et Greg Gagne.
Dans l’arène, Alkaissy affronte tout de même de nombreuses vedettes telles que Verne Gagne, Mad Dog Vachon et Shawn Michaels. Et en novembre 1988, dans un match qui allait faire écho à son futur, il est dans le coin de l’Iron Sheik alors qu’il affronte le Sgt. Slaughter. En effet, quelque temps plus tard, les trois allaient être dans le même clan, cette fois à la WWE.
La Guerre du Golfe, dans un ring de la WWF
C’est à l’été 1990 qu’Alkaissy revient à la WWF, maintenant dirigée par Vince McMahon fils.
Ce dernier se cherche un vilain et lorsque Sgt. Slaughter lui offre ses services, McMahon lui propose de devenir un anti-Américain.
La raison?
Parce que le Russe Nikolai Volkoff est maintenant un babyface et Slaughter n’aurait pas aimé l’acception de Volkoff par les Américains. Un contraste pour le vétéran lutteur qui jusque-là jouait le rôle d’un soldat américain, une version réelle de G.I. Joe.
Mais le 2 août 1990, l’Irak de Saddam Hussein envahit le Kuwait, dans ce qui mènera à la Guerre du Golfe. Cette guerre entre les États-Unis et leurs alliés (dont le Canada) et l’Irak ne durera que six mois, mais fera tout de même des dizaines de milliers de morts.
Comme ce fut toujours le cas dans l’histoire de la lutte, McMahon décide de s’inspirer de la vraie vie pour donner une nouvelle tangente à un personnage. En effet, Slaughter deviendra un sympathisant irakien.
C’est à ce moment qu’on le jumelle à Alkaissy, qui deviendra Général Adnan, un général de l’armée irakienne, un rôle qu’il n’avait aucun problème à jouer. D’ailleurs, dans son nouvel habit, il ressemble beaucoup à Hussein, si bien que le bras droit de McMahon, le Québécois Pat Patterson, en est sidéré!
Après une rivalité face à Volkoff et une autre contre l’Américain « Hacksaw » Jim Duggan, on envoie Slaughter et Adnan contre le champion de la WWF, l’Ultimate Warrior. Au Royal Rumble 1991, Slaughter remporte le titre.
À quelques mois de WrestleMania 7, le but est de remplir le gigantesque Los Angeles Memorial Coliseum, qui peut contenir environ 100 000 personnes. Quel meilleur combat que celui entre Slaughter et celui qui veut reconquérir le titre qu’il avait perdu à Toronto à WrestleMania 6, le « Real American » Hulk Hogan!
On pousse même la note jusqu’à faire un montage photo dans lequel on voit Adnan, Hussein et Slaughter. Mais quand Vince demande à Slaughter de brûler le drapeau américain, ce dernier refuse. On brûlera plutôt un drapeau de la Hulkamania!
Malgré certaines exagérations, tous les éléments devraient y être pour connaître un succès, non?
Tous, sauf un. L’appui de la foule.
En effet, soit que les amateurs n’achetaient Slaughter comme champion, Hogan comme aspirant ou l’histoire du sympathisant irakien, mais seulement 14 000 billets avaient trouvé preneurs lorsqu’on décide, en février 1991, de déménager WrestleMania au Los Angeles Memorial Sports Arena, amphithéâtre de moins de 20 000 sièges et qui accueille à ce moment-là les Clippers de Los Angeles de la NBA.
Si du côté de la WWF, on donne comme raison que la sécurité des gens sur place serait mise à risque à cause du personnage qu’incarnait Slaughter, la réalité est qu’on ne voulait pas présenter WrestleMania dans un stade rempli à 15% de sa capacité. Et le fait que personne n’ait demandé un remboursement lorsque le changement s’est effectué prouve que le nombre de billets vendus était faible. De façon générale, l’intérêt des amateurs pour le spectacle est faible, alors que le nombre d’achats sur PPV sera en baisse de 27% sur l’année précédente.
Le 24 mars 1991, à Los Angeles, Slaughter, avec Adnan dans son coin, perd le titre face à Hogan. Immédiatement après WrestleMania, on persiste et signe en ajoutant un troisième membre à l’équipe de Slaughter et Adnan, nul autre que l’Iron Sheik, qu’on rebaptise Colonel Mustafa.
Si bien qu’à SummerSlam 1991, présenté devant une salle comble au Madison Square Garden de New York, le Triangle de la Terreur comme on les appelait, affronte Hogan et le Warrior dans un match handicap. La soirée est surnommée «match au paradis, match en enfer» alors que l’autre attraction de la soirée est le mariage de «Macho Man» Randy Savage et de la belle Élizabeth. Peu de gens savaient qu’ils étaient dans les faits mariés depuis 1984!
C’est durant cette période qu’Alkaissy luttera contre Duggan dans une série de matchs non télévisés, de même qu’un match en simple contre Hogan dans la route vers WrestleMania. Après SummerSlam, Slaughter se tourne contre Adnan et Mustafa, ce qui mènera à des matchs deux contre un. Adnan continue à gérer Mustafa jusqu’à son départ, peu de temps après Royal Rumble 1992.
Même s’il prendra officiellement sa retraite de l’arène en 1998, sa carrière était pratiquement terminée après avoir quitté la WWF.
Difficile de se débarrasser de Saddam
En 2005, il publie son autobiographie, un livre qui selon Alkaissy lui-même, n’aurait jamais pu voir le jour du temps que Saddam Hussein était au pouvoir. Sa famille aurait été tuée. Il n’était d’ailleurs jamais retourné dans son pays natal durant le règne du dictateur.
Somme toute, une vie et une carrière bien remplies.
Il était dans ce fameux avion lorsque Maurice Vachon a ouvert la porte en plein vol. Alors qu’il luttait au Texas, il était au centre-ville de Dallas lorsque John F. Kennedy fut assassiné. Dans le célèbre jeu de cartes créé par le gouvernement américain sur lequel des photos des membres hautement recherchés du gouvernement de Saddam Hussein y apparaissent, la plupart des visages étaient des connaissances ou des voisins de jeunesse d’Alkaissy.
D’ailleurs, malgré ses succès à la lutte, son temps passé en Irak et ses liens avec Saddam le hanteront à jamais.
«Je suis heureux de le voir aller en procès et j’espère que Dieu pourra le voir lorsqu’il se fera exécuter, avait-il dit dans une entrevue en 2005. Si je rentre chez moi, je sais que je pourrai le regarder. Je veux être là pour le regarder et le prendre en photo. Quand la balle traversera son corps et frappera le mur et deviendra comme une pièce de 50 cents, je vais aller la ramasser et la ramener.»
Son souhait ne se réalisera pas alors que Hussein sera pendu dans un camp militaire.
Malgré cela, Alkaissy, devenu un fier Américain, laisse, en héritage, quatre enfants et une tonne de souvenirs aux amateurs de lutte.