Jake Allen vient d’avoir 33 ans. L’âge du Christ selon plusieurs, celui du déclin dans l’univers des gardiens de but. À part quelques exceptions, c’est là où tout commence à chavirer. Ce pourrait être ce qui attend le cerbère du Canadien.
D’ailleurs, les chiffres colligés par Sportlogiq, firme spécialisée en statistiques avancées, démontrent que Kent Hughes devra bientôt se poser des questions sur l’avenir de son vétéran.
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À la demande du Journal, Sportlogiq a compilé les statistiques des gardiens, selon l’âge, au cours des sept dernières campagnes.
On note qu’il y a une progression au niveau de leur efficacité jusqu’à l’âge de 29 ans. S’en suit, un déclin assez prononcé jusqu’à l’âge de 33 ans, âge à partir duquel les gardiens commencent à être moins nombreux dans la LNH.
D’ailleurs, la stabilisation de la chute à compter de 33 ans ne s’explique pas par un soudain regain de vie. Elle est plutôt attribuable au fait que leurs services ne sont plus retenus, à moins de continuer à offrir des performances respectables. Bref, seuls ceux qui sont encore capables de se démarquer conservent leur emploi et se voient offrir de nouveaux contrats.
À la lumière de ces statistiques, on comprend qu’il faut du temps pour bien maîtriser ce métier et arriver à son apogée. Et ceux qui restent au sommet longtemps ne sont pas nombreux. Voilà qui est plutôt ingrat. D’autant plus que le déclin se fait habituellement assez rapidement.
L’an dernier, sur les 62 gardiens qui ont disputé au moins 20 matchs dans la LNH, 13 étaient âgés de 33 ans et plus. Un groupe au sein duquel on retrouvait Marc-André Fleury, Sergei Bobrovsky et Frederik Andersen. Mais également Craig Anderson, Brian Elliott et Jonathan Quick.

Dur sur le corps
La position de gardien de but est assurément celle qui use le plus. Les hanches, les genoux et les chevilles sont tellement sollicités qu’il n’est pas surprenant que les carrières soient courtes.
Au cours d’une saison, les hommes masqués les plus occupés font face à au moins 1600 lancers. On parle donc d’un minimum de 1600 génuflexions. Même quelqu’un qui va à la messe tous les dimanches n’en fait pas autant.
Et c’est sans compter les tirs qui ratent la cible, pour lesquels les gardiens doivent également se déplacer, ou les tirs reçus à l’entraînement. Assurément près de 150 par séance, donc environ 22 000 par saison.
Et tout ça n’inclut que la saison régulière.
Ce qui nous amène à la question suivante: Vaut-il mieux faire confiance à un jeune de 25 ans en pleine ascension avec un salaire modeste et des jambes encore solides ou à un vétéran dans la mi-trentaine dont le salaire est surtout attribuable à ses exploits du passé et dont le corps peut flancher à tout moment?
Une question que devra éventuellement se poser Hughes. Peut-être pas cet hiver, mais assurément au cours de la prochaine saison morte. À ce moment, il restera une saison à 3,85 M$ au contrat d’Allen qui aura alors... 34 ans.