Crédit : Getty Images via AFP

Séries de la LNH

Une espèce en voie de disparition

Une espèce en voie de disparition

Michel Therrien

Publié 25 mai
Mis à jour 25 mai

On répète souvent que tout peut arriver en séries éliminatoires. Ce vieux dicton s’applique parfaitement aux Panthers de la Floride.  

Ils ont réalisé un superbe exploit en battant les Hurricanes de la Caroline en seulement quatre matchs en finale de l’Association de l’Est. Cette victoire des Panthers ne m’étonne pas vraiment, mais je suis surpris du balayage. Comme bien des analystes, je m’attendais à une plus longue série. 

C’est un résultat extraordinaire, surtout pour un club qui est entré en séries par la porte d’en arrière. Les Panthers ont dû effectuer une spectaculaire poussée en fin de saison pour parvenir à se qualifier. Malgré tout, ils n’avaient même pas leur destin entre les mains. Ils ont eu besoin d’une défaite des Penguins de Pittsburgh contre les Blackhawks de Chicago, le 11 avril, pour obtenir leur laissez-passer.  

De nos jours, on voit très rarement des équipes participer aux séries avec une récolte de «seulement» 92 points. Habituellement, tu vises 96 points pour te donner une chance. Et ce n’est pas toujours suffisant. Rappelons que les Canadiens de Montréal avaient été exclus du portrait en 2019 malgré un total de 96 points. Les Panthers pouvaient donc se considérer privilégiés d’en faire partie.  

Mais ils ne l’ont pas volé une fois rendus en séries! Les hommes de Paul Maurice avaient un obstacle de taille devant eux au premier tour en affrontant les Bruins de Boston, qui ont connu une saison historique. Pour ajouter à l’exploit, ils ont réussi à surmonter un retard de 3-1 dans la série.  

Les Panthers ont ensuite poursuivi sur leur lancée en évinçant les puissants Maple Leafs de Toronto en cinq matchs. Leur incroyable histoire s’est continuée contre les Hurricanes.  

Deux héros distincts  

Si cette folle épopée est encore loin d’être terminée, c’est grandement grâce à deux joueurs-clés : Matthew Tkachuk et Sergei Bobrovsky.  

Tkachuk est le leader incontesté du groupe. Mercredi, il a prouvé une autre fois qu’il est un joueur bâti sur mesure pour les séries. C’est lui qui a marqué le but décisif alors qu’il restait à peine quatre secondes à écouler à la troisième période. Il s’agissait déjà de son quatrième but gagnant des présentes séries.

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Tkachuk est un vrai «gamer». C’est le rêve de tous les entraîneurs d’avoir un joueur comme lui dans son équipe. À part lui, ça n’existe plus les attaquants qui produisent 100 points et totalisent plus de 100 minutes de pénalité. Tkachuk était un joueur sous-estimé qui passait sous le radar, mais plus maintenant!  

L’autre histoire digne d’un scénario hollywoodien, c’est Bobrovsky, qui enchaîne les performances phénoménales depuis qu’il est venu en relève à Alex Lyon dans le troisième match de la série de premier tour contre les Bruins de Boston.  

On se souviendra longtemps de ses exploits. C’est tout un changement comparativement à la saison difficile qu’il a traversée.  

Maurice a préféré utiliser Lyon à Bobrovsky pendant le dernier droit, où l’équipe floridienne devait accumuler les victoires pour garder espoir d’atteindre les séries. Comme Lyon a rempli sa mission, il a été désigné l’homme de confiance de l’entraîneur-chef des Panthers pour amorcer les éliminatoires devant le filet. 

Une importance inestimable

On parle maintenant juste du Russe tellement il est dominant. L’importance de Bobrovsky est inestimable. Un gardien qui fait de gros arrêts, ça aide à cacher les défauts et ça fait en sorte que l’ambiance est bien meilleure au sein de l’équipe et que la confiance règne dans le vestiaire.  

Comme il arrête tout ce qui bouge, on n’entend moins de critiques sur le nombre de tirs et de chances de marquer accordés. Peu importe la façon de jouer de ses coéquipiers, il trouve toujours le moyen de garder son club dans le match.  

Advenant une victoire des Panthers en finale de la Coupe Stanley, ça se jouera entre Tkachuk et Bobrovsky pour le trophée Conn-Smythe, remis au joueur le plus utile.  

C’est humiliant de perdre en quatre matchs, mais ce n’est pas à cause d’un manque d’effort ou de volonté que les Hurricanes ont subi un tel sort. Ils ont quand même joué du bon hockey. Ils ont souvent été la meilleure équipe sur la glace, sans toutefois parvenir à gagner.

Tous les matchs étaient serrés et auraient pu aller d’un côté ou de l’autre. Heureusement pour les Panthers, tous les éléments hors de leur contrôle sont tombés de leur bord. Au hockey comme dans la vie, ça prend de la chance. 

Benn nuit aux Stars 

En terminant, quelques mots sur la finale de l’Ouest. J’ai été extrêmement déçu de la façon dont les Stars de Dallas ont entamé le troisième affrontement contre les Golden Knights de Vegas, mardi.   

Même s’ils avaient perdu les deux premiers matchs, ils avaient le contrôle de leur destinée s’ils gagnaient les deux suivants à la maison, mais ils ont tout simplement donné la victoire aux Golden Knights.  

Jamie Benn a mis rapidement les Stars dans le trouble avec son geste dangereux aux dépens de Mark Stone dès la deuxième minute de la première période. Je comprends que Benn joue toujours sur la ligne de la légalité, comme Tkachuk, mais tu ne peux pas nuire à ton équipe comme ça, surtout quand tu es le capitaine.  

Son indiscipline a eu un grand impact sur le troisième match. Nous verrons jeudi soir s’il y aura aussi des répercussions. Chose certaine, ça ne regarde pas bien pour les Stars...

Espérons pour eux que le gardien Jake Oettinger rebondisse. Alors qu’on pensait qu’il allait faire la différence, on retient plutôt son manque de constance, qui a coûté cher aux Stars jusqu’ici.