Nous avons appris cette semaine le décès de l’ancien lutteur « Superstar » Billy Graham et je dois avouer que j’ai des sentiments partagés concernant cette nouvelle.
Je m’explique.
Graham a sans aucun doute été l'un des grands de sa génération et un lutteur qui en a influencé plusieurs autres par son physique, son charisme et ses entrevues. Mais Graham a aussi tenté de ruiner la vie d’une personne pour qui j’ai énormément de respect, le tout parce qu’il était en brouille avec le patron de cette personne.
En 1992, ce ne sont pas les scénarios qui dominaient l’actualité de la WWF, mais bien deux scandales : un entourant les stéroïdes et l’autre en lien avec des agressions sexuelles.
Vince McMahon était accusé d’avoir distribué des stéroïdes, alors que l’annonceur Mel Phillips, l’agent Terry Garvin et le scripteur Pat Patterson, les deux derniers des Québécois, étaient accusés d’avoir agressé et harcelé sexuellement des adolescents et jeunes adultes affectés au montage de l’arène, ainsi que des lutteurs. Les trois avaient démissionné à la suite des accusations.
Si bien que Phil Donahue a décidé d’en parler sur son talk-show, un des plus populaires à l’époque. Les invités étaient Bruno Sammartino, Vince McMahon, Billy Graham, Barry Orton (l’oncle de Randy), Dave Meltzer et plusieurs autres.
Durant l’émission, Graham a affirmé qu’il avait lui-même injecté des stéroïdes à Hulk Hogan et qu’il avait été témoin d’une agression sexuelle de Pat Patterson sur un mineur.
Le problème est que les deux énoncés étaient totalement faux.
Graham avait commencé à avoir des problèmes de santé et avait poursuivi la WWF et le Dr. George Zahorian, disant qu’on l’avait forcé à prendre des stéroïdes pour garder sa position dans l’échiquier de la WWF et que des problèmes de santé en avaient découlé. La poursuite est rapidement tombée, alors qu’il a été prouvé que Graham avait commencé sa consommation de stéroïdes dans les années 1960, bien avant sa carrière de lutteur.
Une rétraction venue sur le tard
Des années plus tard, Graham a avoué qu’il était simplement amer et qu’il avait décidé de se venger en racontant des mensonges dans le but de se faire acheter son silence. Mais tel ne fut pas le cas. Il a aussi envoyé des lettres d’excuses à Hogan, McMahon et Patterson. Et dans son autobiographie, Graham a démenti ses propos
sur Patterson, en disant que cet événement était l’un des plus honteux, non seulement de sa carrière, mais de sa vie.
Hogan lui avait pardonné. McMahon à moitié (il a toujours des hauts et des bas avec lui), mais Patterson ne lui a jamais pardonné et ne lui a plus jamais adressé la parole.
Le problème réside dans le fait qu’entre 1992 et 2006, l’année de publication du livre, plusieurs ont cru que les propos de Graham étaient véridiques. Et ce, même si aucune preuve ne supportait les dires de Graham et même si Patterson était revenu au sein de la WWF, contrairement à Phillips et Garvin, après qu’une enquête indépendante ait été menée.
Évidemment, à cause de son homosexualité, Patterson était une cible facile pour ce genre d’accusations, surtout à une époque où on ne faisait pas toujours la différence entre un homosexuel et un pédophile. J’ai dû entendre trois ou quatre lutteurs québécois dire qu’il n’avait pas eu d’emplois à la WWF parce qu’ils avaient refusé des faveurs sexuelles à Patterson. La vérité, c’est qu’ils n’étaient simplement pas assez bons.
« C’était la chose qui l’attristait le plus, me dit Bertrand Hébert, qui a coécrit l’autobiographie de Patterson. Personne avant moi n’avait eu cette discussion-là avec lui. Pour le livre, je n’avais pas le choix. Et je l’ai vu pleurer devant moi en m’en parlant. Ça se fake pas ça, même pour un lutteur. »
Les propos de Graham ont fait mal à Patterson
Quatre personnes ont accusé publiquement Patterson.
Graham, qui s’est rétracté dans son livre et dans une publication sur les réseaux sociaux. Murray Hodgson, un ancien annonceur, qui avait la réputation d’être un menteur, d’accuser faussement ses patrons d’agressions sexuelles (il l’avait fait dans un autre milieu de travail) et qui a été débouté à la cour. Tom Cole, un monteur d’arène qui dit que Patterson lui a déjà donné une tape sur les fesses et qu’il l’a déjà regardé en se mouillant les lèvres. En retour, Cole était d’accord que Patterson revienne dans la compagnie et il a été dit que ses vrais agresseurs étaient Phillips et Garvin. Et Roddy Piper, peu de temps avant son décès, qui, dans une entrevue incohérente, avait affirmé que Patterson ne l’aimait pas, pour ensuite vaguement laissé sous-entendre que Patterson l’avait rendu mal à l’aise une fois, sans jamais aller plus loin dans ses propos.
J’ai personnellement connu Pat Patterson, tout comme Bertrand Hébert, Marc Blondin, Sylvain Grenier et Jean-François Kelly. Et nous sommes tous du même avis : jamais Pat n’aurait pu faire de telles choses. Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’ils disent, mais c’est le même refrain du côté des Jim Cornette et Bruce Pritchard, d’autres qui ont très bien connu Pat. Ce n’était pas lui.
Par contre, il pouvait faire des blagues grivoises, il aimait créer des malaises, et aimait jouer des tours, toutes des choses qui peuvent être parfois mal interprétées si on leur prête à la base une mauvaise intention, lire ici les accusations de Tom Cole. Certaines de ces actions ou paroles ne se feraient plus aujourd’hui, mais il s’agissait d’une autre époque.
Pour ce qui est des propos de Piper, Pat ne les a jamais compris. Et ce n’est pas vrai que Patterson n’aimait pas Piper. Avant l’entrevue, Pat ne pensait pas qu’il avait un problème avec lui.
« Pat était le plus surpris du monde quand il a écouté cette entrevue, confirme Hébert. Comme pour Graham, il ne lui a plus jamais parlé par la suite. »
Mais des quatre, c’est Graham qui a fait le plus de peine à Patterson. Ce qui faisait mal à Patterson, c’est que lui et Graham s’étaient bien connus au début des années 1970 dans le territoire de San Francisco. Les deux luttaient en équipe et Patterson avait quelque peu pris Graham sous son aile.
« Pat considérait ça comme une double trahison, parce que non seulement les propos de Graham étaient mensongers, mais en plus, ça venait d’un protégé, quelqu’un qu’il a aidé à faire de l’argent dans la business, raconte Hébert. Pat a catégoriquement refusé que le nom de Billy Graham apparaisse dans son livre. Dans son monde, Billy Graham avait cessé d’exister. »
Un manque de suivi
Au décès de Patterson en décembre 2020, Graham avait ajouté ceci :
« Il a été mon mentor pendant une année complète sur le territoire de San Francisco en 1972. Il m’a montré comment faire mon premier blade job. Un esprit brillant pour les finitions de combats et il a été une figure clé dans les coulisses pour Vince pendant plus de deux décennies. Vraiment trop d’histoires à raconter sur cette icône de la lutte professionnelle. Comme la plupart d’entre vous le savent, j’ai dit des mensonges très durs à son sujet dans l’ancienne émission de Phil Donahue. Vince m’a dit qu’il m’avait pardonné pour ces mensonges, mais que Patterson ne le ferait jamais. Et Vince avait raison. »
Malheureusement, ce n’est pas nécessairement vrai que la plupart des gens savaient que Graham avait raconté des mensonges au sujet de Patterson. Encore aujourd’hui, sur le Web et sur les réseaux sociaux, certains rapportent les propos de Graham comme étant vrais.
Même chose du côté de Piper. Des propos floues, sans utiliser les mots « harcèlement » et « agression », sans jamais accuser Patterson, sont maintenant déformés et en faisant une simple recherche, on peut facilement trouver des gens qui disent que Piper, dans cette entrevue, accuse Patterson d’harcèlement sexuel, alors que la réalité est toute autre.
« La rétraction ou le manque de preuves sur les accusations, personne n’en parle », déplore Hébert.
Un ancien des Alouettes
Billy Graham est né Wayne Coleman le 7 juin 1943 à Phoenix en Arizona. Bon athlète à l’école secondaire, il faisait aussi de la boxe et du culturisme. Doté d’un excellent physique avec ses 6 pieds 4 et ses 275 livres – on disait de lui qu’il avait des muscles...sur ses muscles – il se laisse entraîner dans le monde du football professionnel.
Il avait pourtant très peu d’expérience au football. Il n’avait joué que quatre parties comme arrière à l’école secondaire alors qu’il n’avait que 14 ou 15 ans. Il devient agent de recouvrement pour des casinos de Las Vegas, mais en 1966, alors qu’il relaxait dans un spa santé de Houston, la fille du médecin des Oilers de Houston de la NFL le rencontre et parle du physique de Graham à son père. Il est donc invité au camp d’entraînement des Oilers, mais ne fait pas l’équipe, le personnel d’entraîneurs lui préférant entre autres Ernie Ladd, qui deviendra lui-même lutteur à temps plein quelques années plus tard.
Il s’en va prendre de l’expérience sur la ligne défensive des Orbits de Waterbury dans la Atlantic Coast League, mais fini par jouer que trois parties. Puis, en 1967, il fait le camp d’entraînement des Raiders d’Oakland. Il a une bonne chance de faire l’équipe, mais une blessure au tendon d’Achilles l’empêche de jouer.
Bob Leuck, un portier d’un bar à Phoenix, mais aussi un garde avec les Stampeders de Calgary, l’invite à venir le rejoindre en Alberta.
On annonce sa signature à Calgary en grande pompe au mois de mars 1968. L’entraîneur Jerry Williams le décrit comme étant « agile, hostile et mobile ». Il participe au camp d’entraînement de Calgary pour la saison 1968, mais après quatre parties d’exhibition, il est coupé à cause de la profondeur du talent qui se retrouve sur la ligne défensive.
Les Alouettes de Montréal l’invitent alors à leur camp. L’équipe avait plusieurs besoins, se relevant d’une désastreuse saison dans laquelle elle n’avait obtenu que deux victoires en 14 rencontres. Toutefois, deux jours plus tard et tout juste avant le début de la saison, Coleman est déjà coupé par sa nouvelle équipe.
Moins d’une semaine plus tard, un autre rebondissement survient, alors qu’il est rappelé par les Alouettes pour un essai de cinq jours. Il joue son premier match à la position d’ailier défensif, le 10 août, une défaite contre les Tiger-Cats d’Hamilton, mais l’équipe décide de le garder. Parmi ses nouveaux coéquipiers, on retrouve le Québécois Pierre Desjardins, le futur membre du temple de la renommée du football canadien Peter Dalla Riva, qui en était à sa saison recrue, et Mike Webster, qui deviendra lui aussi lutteur professionnel dans les années 1970.
Déjà un côté «entertainer» !
« J’aime vraiment jouer au football et j’aime beaucoup cette ville, raconte Coleman à Ted Blackman du Montreal Gazette. Je vais devenir un joueur étoile et je sais que je serai de retour aux États-Unis. En attendant, avec ma personnalité, j’espère que Bill Medley (un des Righteous Brothers) peut m’avoir un rôle dans un film », ajoute celui qui était déjà dans son élément avec un micro devant lui. D’ailleurs, les journaux raffolent des photos de Graham soulevant des poids et des haltères.
Mais il est difficile pour un Américain de faire sa place dans la LCF, alors que le nombre d’Américains pouvant être habillés pour un match est limité. L’inexpérience de Coleman ne l’aide pas non plus, alors qu’il n’avait joué que 11 parties, peu importe le niveau, avant de se joindre aux Oiseaux. Il est envoyé au ballotage, mais personne ne le réclame. Il sera limité à seulement cinq parties durant la saison, une autre perdante pour l’équipe, qui termine avec une fiche de 3 victoires, 9 défaites et 2 nulles.
Devenir Billy Graham
Toutefois, c’est alors qu’il jouait pour les Alouettes qu’on offre à Coleman de devenir lutteur professionnel. En effet, le promoteur Johnny Rougeau lui offre de débuter sa carrière de lutteur après la saison de la LCF en décembre 1968. L’idée de Rougeau est de le faire lutter en équipe avec un joueur des Tiger-Cats d’Hamilton, un ancien des Alouettes, Angelo Mosca, qui a déjà fait quelques combats pour Eddie Quinn au début des années 1960 et qui deviendra, après sa retraite, lutteur à temps plein.
Questionné par les journaux à savoir s’il avait déjà lutté, Coleman a répondu : « Non. J’imagine qu’ils me l’ont demandé parce que je suis fort et robuste et rapide et je suis divertissant, tu sais. Et en plus, je parais bien. Ça a du sens! »
Par contre, il est officiellement libéré par les Alouettes le 3 octobre et ainsi, le projet de devenir lutteur s’envole.
Graham retourne à son boulot d’agent de recouvrement jusqu’à ce que Leuck l’appelle encore une fois. Ce dernier a commencé à lutter pour Stu Hart à Calgary et a convaincu Hart de donner une chance à Coleman. Ce dernier fait ses débuts le 23 janvier 1970. On reprend même l’idée de Rougeau en le plaçant en équipe avec Mosca. Les deux footballeurs affronteront Leuck et Stu en février, le premier d’une quinzaine de combats qu’ils feront ensemble.
Toutefois, c’est une rencontre que Coleman avait fait à son tout premier soir avec Stampede qui changera sa vie. En effet, ce soir-là, il fait la rencontre de Dr. Jerry Graham, une des vedettes des années 1950 et 1960 et le lutteur préféré à Vince McMahon lorsque celui-ci a débuté à s’intéresser au sport que son père promouvait.
Jerry avait déjà fait équipe un faux frère, Eddie Graham, en Floride. Puis, Eddie avait aussi fait équipe avec un autre faux frère, Luke Graham. Jerry a donc l’idée de créer
un autre faux frère dans cette famille où, incidemment, personne ne portait réellement le nom de famille « Graham ». Il demande à Coleman de se trouver un prénom et en août 1970, ils font leurs débuts en équipe sous le nom de Jerry et Billy Graham pour le compte de Mike LeBel à Los Angeles. Le prénom Billy vient du célèbre pasteur américain, aussi nommé Billy Graham.
Bruno, Bob et Dusty
En 1972, Billy Graham quitte pour San Francisco, où il fera équipe avec Pat Patterson. C’est à ce moment que Pat le prend sous son aile. Les deux deviendront champions par équipe de la NWA. Influencé par l’opéra-rock « Jesus Christ Superstar », il ajoute le sobriquet « Superstar » à son nom. Il change de territoire à nouveau, travaillant maintenant pour l’AWA de Verne Gagne et c’est à ce moment qu’il deviendra réellement une superstar à part entière.
Il quitte pour la WWWF à l’automne 1975 et dès 1976, il connaîtra du succès. Sa rivalité avec Bruno Sammartino remplira le Madison Square Garden de New York à plusieurs reprises en 1976 et 1977. Étant un des meilleurs heels, il savait depuis des mois que le 30 avril 1977 à Baltimore, il allait battre Sammartino pour le titre de la WWWF. Et à juste titre. En 1976, Graham avait terminé au troisième rang des lutteurs ayant attiré le plus de spectateurs dans le monde, derrière seulement Sammartino et Antonio Inoki. Puis en 1977 et 1978, il allait devenir celui qui en attirerait le plus.
Un de ses matchs les plus mémorables comme champion est celui du 26 septembre 1977, au MSG, alors qu’il avait perdu contre Dusty Rhodes. C’est le match qu’on utilise dans l’histoire de Cody Rhodes et de son désir de terminer l’histoire de son père. Dusty a battu Graham par compte à l’extérieur, mais les règles étaient moins claires à l’époque et on feigne lui donner le titre pour ensuite se rétracter et dire qu’un championnat ne peut se gagner par compte à l’extérieur. D’ailleurs, ce genre de scénarios où on fait croire aux fans qu’un changement de titre a eu lieu pour ensuite invoquer une règle afin de redonner le titre au champion, bien souvent un heel, finira par s’appeler un « Dusty finish ».
Graham perd finalement le titre le 20 février 1978 au MSG face à Bob Backlund, dans ce qui sera son seul règne en carrière. Après la WWWF, il travaillera dans d’autres territoires comme le Tennessee et Houston, avant de revenir dans le giron des McMahon en 1982. Puis, il travaillera à nouveau pour la AWA, en Floride et pour Mid-Atlantic, mais son étoile ne brillera plus jamais de la même façon.
Je me souviens de lui au milieu des années 1980, alors qu’il était revenu à la WWF. Il avait entre autres géré Don Muraco et avait une tarentule qui se promenait sur son crâne maintenant rasé. J’avais 10 ans et je pense que j’en fais encore des cauchemars! Son retour a été de courte durée et en 1987, c’était la fin pour Graham.
L’influence derrière plusieurs vedettes
Graham a influencé plusieurs personnes du monde de la lutte au cours de sa carrière. Certains comme Paul Heyman et Dave Meltzer sont devenus des fans à cause de lui. D’autres comme Ric Flair, Hulk Hogan, Jesse Ventura, Austin Idol, Dusty Rhodes, Triple H et Scott Steiner se sont inspirés de son look, de sa chevelure blonde, de son physique ou de ses promos. C’est pour cette raison que Triple H a tenu à le présenter lors de son intronisation au temple de la renommée de la WWE.
D’ailleurs, Vince McMahon appelle ses lutteurs et lutteuses « superstars » à cause du surnom de Billy Graham et de l’idée qu’il veut des personnages plus grands que nature comme l’était l’ancien champion.
Une décision difficile
Graham était ennuyé par des problèmes de santé depuis les années 1990, plusieurs liés à sa grande consommation de stéroïdes. Depuis le début de l’année, il était hospitalisé. Le15 mai dernier, les médecins ont demandé à sa conjointe des 45 dernières années, Valerie, s’ils pouvaient l’enlever du respirateur artificiel.
Elle a refusé.
Je peux comprendre. Ma mère et moi avions eu à prendre cette même décision il y a neuf ans pour mon père et même si nous n’avions pas hésité une seconde pour dire oui, je peux comprendre quelqu’un qui n’est tout simplement pas prêt à laisser l’autre partir. Éventuellement, elle s’est résignée et deux jours plus tard, le 17 mai, Graham décédait, plusieurs de ses organes ayant succombé. Il était âgé de 79 ans.
Il aura été l’un des plus grands, mais son image sera toujours entachée, pour moi à tout le moins, par certains de ses propos controversés ou mensongers. Patterson a été l’une de ses cibles, mais il a aussi eu maille à partir ou manqué de respect à plusieurs autres dont Linda McMahon, Abdullah the Butcher, Dusty Rhodes, Kofi Kingston, Big E. et Adam Cole.