Canadiens de Montréal

Juraj Slafkovsky «victime du timing de son repêchage»

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On parle depuis des semaines de la qualité du repêchage 2023 et de «l’immense chance» qu’une équipe aurait d’y repêcher au premier rang. 

Le temps passe à une vitesse folle, mais il y a déjà dix mois, c’est le Canadien qui, à l’occasion de l’encan 2022 se tenant au Centre Bell, détenait le premier choix. 

«Juraj Slafkovsky», avait lancé le DG Kent Hughes avec conviction, au moment d’annoncer la sélection de l’attaquant slovaque en ouverture de soirée.

La réaction dans la foule montréalaise fut mitigée. 

Si Connor Bedard est depuis longtemps perçu comme la «seule option envisageable» au sommet de la séance de cette année, le repêchage de l’an dernier laissait place à beaucoup plus de questions sur la meilleure prise possible au premier rang. L’histoire raconte d’ailleurs que Shane Wright et Logan Cooley ont fait hésiter le CH jusqu’à la toute dernière seconde. 

Plusieurs partisans du CH, à l’image des dirigeants de leur club chéri, étaient eux aussi ambivalents quant à la bonne décision à prendre.

Crédit photo : Martin Chevalier / JdeM

10 mois plus tard, la première saison LNH de Slafkovsky se résume comme suit, sur le plan statistique : quatre buts et six aides (10 points) en 39 matchs. Comme plusieurs jeunes de 18 ans avant lui, le no 20 a connu de bons moments et de moins bons.

Mais de nombreux amateurs, dont assurément certains qui doutaient de la pertinence de le sélectionner en juillet dernier, qualifient déjà le Slovaque de «flop», ou même de «pire choix possible.»

Lundi soir, à «JiC», le journaliste Anthony Martineau en a fait le sujet de sa chronique hebdomadaire, condamnant intensément les commentaires du genre au sujet de l’imposant gaucher. 

«Je l'ai sur le coeur depuis longtemps et on dirait que plus les mois passent, plus ce mouvement-là prend de l’ampleur et me dérange, a d’abord lancé Martineau. Juraj Slafkovsky n’est pas Connor Bedard et n’a pas fait 100 points à sa première saison dans la LNH, mais il n’est pas un flop. Pas après 39 matchs dans le circuit et surtout pas à 18 ans, voyons!» 

Un rendement «pré-repêchage» loin d’être banal 

Selon le journaliste, on parle énormément et avec raison de la qualité du potentiel top 5 du repêchage à venir, mais si l’on recule d’un an, le curriculum vitae «pré-repêchage» de Slafkovsky était lui aussi très impressionnant. 

«Deuxième meilleur passeur de la coupe Hlinka-Gretzky 2021-2022, meilleur buteur et MVP des Jeux olympiques d’hiver 2022 et meilleur pointeur de la Slovaquie (9 points en 8 matchs) au Championnat du monde de hockey senior de l’an dernier. D’ailleurs, regardez ce que font Adam Fantilli et Leo Carlsson au Championnat senior de cette année: Fantilli a deux aides en trois matchs et Carlsson a un but en trois parties. Et on parle de deux joyaux qui jouent tous les deux très bien lors du tournoi! Ça te démontre à quel point ce qu’à fait Slafkovsky l’année dernière est loin d’être banal.»

Alors que des commentaires très moches ciblent l’ailier des Canadiens depuis plusieurs mois, Martineau a ramené sur la table une phrase partagée par plusieurs experts à son sujet, à quelques semaines du repêchage 2022 : «il possède tous les atouts que vous recherchez chez un attaquant de premier plan», martelaient la plupart des analystes. 

«Et c’est toujours le cas, a précisé notre reporter. Mais certains joueurs ont simplement plus de temps que prévu pour éclore.»

De nombreux exemples 

Bien en verve, Anthony Martineau a alors dévoilé une série de tableaux présentant les cas de nombreux joueurs au gros gabarit qui avaient eu besoin de quelques saisons avant de répondre aux attentes.

«Thornton, Lecavalier, Draisaitl, Rantanen, Thompson... Tous ces gars-là ont peiné à 18 ans dans la LNH ou n’y ont même pas joué! Sont-ils des flops pour autant? Absolument pas!»

Le journaliste a laissé les téléspectateurs sur une question à la fois logique et... remplie d’espoir.

«Je trouve ça plate, parce que Slafkovsky est un peu victime du timing de son repêchage. On parle de Connor Bedard depuis déjà trois ans et Slaf est sélectionné l’année d’avant. Mais que diriez-vous d’un scénario où Slafkovsky devient lui aussi un joueur d’impact, mais à un moment différent de Connor Bedard? Est-ce que c’est quelque chose qui se peut, ça aussi?»

Voyez le segment complet en vidéo principale. Martineau y cible aussi quatre aspects du jeu que Slafkovsky aurait selon lui besoin d’améliorer d’ici la fin de la saison prochaine.