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«Je suis victime de mon succès»

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Pour le premier combat de Jean Pascal en sol québécois depuis 2018, les amateurs ne sont pas au rendez-vous.

Un peu plus de 2000 billets avaient trouvé preneur trois jours avant le gala présenté à la Place Bell. Lundi, les appels aux amateurs ont été nombreux pendant la conférence de presse mettant en vedette Pascal (36-6-1, 20 K.-O.) et son rival, l’Allemand Michael Eifert (11-1-0, 4 K.-O.). Voyez dans la vidéo ci-dessus l’entrevue accordée par Jean Pascal à l’émission de TVA Sports «JiC».

Le pugiliste de 40 ans, ainsi que les promoteurs Yvon Michel et Lou DiBella ont martelé que ce combat et ce gala allaient être spectaculaires. Le président de GYM a d’ailleurs pris un long moment dans son allocution pour rappeler les faits d’armes de Pascal.

«On dirait qu’on a un peu oublié qui était Jean Pascal et quelle sorte de carrière il a connue», a dit Yvon Michel, avant d’entamer sa rétrospective.

Aussi humble qu’à son habitude, Pascal y est allé d’une métaphore pour expliquer le manque d’engouement pour l’affrontement qui lui permettrait de devenir l’aspirant obligatoire à la ceinture IBF des poids mi-lourds.

«Je suis victime de mon succès, a-t-il affirmé. Avant Jean Pascal, il n’y avait pas beaucoup de combats cinq étoiles au Québec. Dans ma carrière, j’ai offert 10 combats cinq étoiles. Selon [le site web spécialisé] BoxRec, mon prochain combat est considéré comme un deux ou trois étoiles.

«J’ai habitué les amateurs à du filet mignon. Maintenant que je leur offre quelque chose de moins tendre, ils sont peut-être plus hésitants. Je vais toutefois donner le même type de performance que je le fais habituellement.»

Verser dans la nostalgie

Ce n’est pas seulement Yvon Michel qui a choisi d’évoquer le passé pour interpeler les amateurs. En effet, Pascal a profité du fait que son adversaire est Allemand pour sortir Éric Lucas des boules à mites.

«Il y a environ 20 ans de cela, plus précisément le 5 avril 2003, l’histoire de la boxe québécoise a connu une grande injustice, a déclaré Pascal. Pour ceux qui s’en souviennent, Éric Lucas s’est fait voler la victoire en Allemagne contre le regretté Markus Beyer.»

À l’époque, les intervenants du milieu de la boxe québécoise avaient crié au vol après que Beyer eut subtilisé le titre mondial WBC des super-moyens à Lucas en l’emportant par décision partagée.

«Je me souviens de la tristesse que j’ai ressentie et je n’en revenais pas de cette injustice, a poursuivi Pascal. Ce combat [contre Eifert] me tient beaucoup à cœur. J’invite donc les amateurs de sports et les partisans de boxe à venir assister à mon combat. Aidez-moi à venger cette défaite et à restaurer notre image à l’international et particulièrement en Allemagne.»

En plus d’aller dans la nostalgie, Pascal s’est permis d’y aller avec un classique de la promotion : promettre d’envoyer son adversaire au tapis.

«Cette fois-ci, ce ne sera pas une décision partagée en faveur de l’Allemand. Je vous promets que nous allons voir les semelles de ses bottines.»

Il aura sa licence

Pascal a dû rencontrer la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) dans la matinée de lundi, lui qui n’a toujours pas reçu la licence lui permettant de se battre au Québec.

Vendredi dernier, Radio-Canada rapportait que le boxeur de 40 ans avait tardé à répondre aux exigences de l’institution. Il aurait depuis répondu à toutes les formalités médicales de la RACJ, mais cette dernière voulait tout de même le rencontrer pour «s’assurer du bon renom des sports de combat».

Cela s’expliquerait en raison du test antidopage auquel il a échoué en 2021 et de son arrestation en novembre dernier pour avoir présumément conduit un véhicule avec les facultés affaiblies. Pascal clame d’ailleurs toujours son innocence dans ces deux affaires.

«Son permis, il n’y aura pas de problème, a assuré Yvon Michel. Le juge Savard nous a dit qu’il allait s’assurer que la licence serait livrée avant la pesée de cette semaine. Tout est réglé!»