Circuit LIV Golf

Renouer avec la victoire

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Ce qui est fascinant du golf, c’est que tu peux passer ta carrière à terminer 2e, 6e, 11e ou 25e et tout de même mener une vie de rêve. Tu peux littéralement ne jamais gagner un seul tournoi, et obtenir de la reconnaissance. C’est dedans que ça se passe. C’est à l’intérieur. L’âme d’un compétiteur, c’est difficile à décrire. Charles Howell III a renoué avec la victoire, cinq ans après avoir levé son dernier trophée. 

Sans dire qu’il est passé par la porte d’en arrière, tout le monde s’attendait à une confrontation Gooch-Uihlein en ronde finale. Gooch, sans bogey en deux rondes contre Uihlein, fort de plusieurs excellents résultats sur la LIV, méritant d’une victoire. Howell III pas loin des meneurs, à moins 8 avant de frapper les coups de départ de la dernière ronde passait encore une fois sous les radars. Golfeur complet et constant, Howell III cumule plus de 600 départs chez les professionnels. 

Des trois, c’est celui qui avait affronté le El Caméléon le plus souvent. 14 fois. Meilleur résultat: une 4e position en 2018. Patton Kizzire était reparti avec les grands honneurs à ce moment-là. 14 fois pour Howell III, 3 fois pour Gooch, et zéro pour le troubadour Uihlein. 

Les erreurs de Gooch en début de ronde et le cafouillage de Uihlein au 12e auront permis au natif d’Augusta de se détacher et de filer seul vers la victoire. Pour Howell III, sa 8e position à Bangkok lors de la saison d’ouverture de la LIV était son meilleur fait d’armes sur le circuit Norman. 

Mes espions dans le monde du golf me confirment que HIII a pris l’entre-saison de la LIV Golf très au sérieux. En plus de de guérir les petits bobos du calendrier éreintant des dernières années, il a peaufiné son jeu, et passé de nombreuses heures au champ de pratique. De sa propre confession, il avoue candidement être un «golf geek», qui même lors des semaines de congé regarde assidûment les tournois des autres circuits. De tous les autres circuits.

L’ancien porte-couleur des Cowboys d’Oklahoma State revient donc sur le chemin de sa victoire avec une performance sans bavure et permet aussi à son équipe, les Crushers, de monter sur la première marche du podium. 

De quoi rendre son capitaine Bryson heureux. 

UIHLEIN ET SON BOIS #1

C’est rare, très rare, de voir un professionnel de compétition frapper deux balles provisoires sur le même tertre de départ. Surtout dans le tournoi du week-end où le calibre de jeu est le plus relevé. Uihlein, l’a fait au 12e, à notre grande surprise.
 

Lors de l’entrevue réalisée avec son entraîneur Jason Baile, du Jupiter Hills Performance Center, disponible en écoute en haut de cette page, il nous avouait avoir passé plus de deux ans à travailler avec Peter sur sa façon de quitter le tertre de départ. Reconnaissant que c’est la partie de son jeu qui présente le plus de lacunes, il a admis sur nos ondes avoir passé de longues heures à définir un plan et surtout une façon d’approcher les coups de départ importants.

En entrevue d’après partie, Uihlein l’a avoué tout de go: «Mon entraineur ne serait pas fier de moi, sur mes coups de départ au 12e.» Assurément un passage qui aura coûté le tournoi à Uihlein. 

Il saura rebondir, soyez sans crainte. L’air sec de l’Arizona sera un terrain de jeu de choix pour l’Américain. 

ARIZONA, ENFIN!

Région prisée par les Québécois et les golfeurs du monde entier pour les voyages de golf entre amis, l’Arizona, malgré la présence de plusieurs parcours de grande envergure, est peu représentée dans les différents calendriers professionnels. 

Dès le 17 mars, les 48 golfeurs de la LIV se livreront bataille au Gallery Golf Club. Directement dans le désert de Sonoran, 3000 pieds au-dessus de la mer, les professionnels du circuit Norman s’en donneront à cœur joie dans les installations de ce club privé. 

Hâte de les voir. 

Rendez-vous le 17 mars prochain!

LES CHOSES COMME ELLES DOIVENT ÊTRE

Un mot en terminant pour saluer la décision d’accommoder les joueurs de la LIV pour que ceux qui rencontrent les critères soient de la partie dans les tournois majeurs sous la férule du PGA of America et de la USGA . Il aurait été insensé de tenir un US Open sans Brooks Koepka, sans DJ, sans Cam Smith et les autres joueurs méritants. 

N’en déplaise aux puristes qui en dorment encore mal le soir, et qui refusent de voir la réalité en face, le golf change et pour le mieux. Et à quatre occasions dans l’année, les meilleurs des meilleurs se mesureront dans des tournois qui feront le bonheur des partisans et qui génèreront des tas de discussions. 

Mais heureusement, les esprits se réveillent et les nuages se tassent pour faire place au soleil. De plus en plus de gens sont curieux et viennent jeter un œil au circuit global que représente la LIV. 

Ça me fait toujours sourire de voir des commentaires imbéciles sur des groupes Facebook de gens qui ne décrochent pas, suite à la victoire de Howell III: «C’est qui lui?». 

Juste un gars qui cumule 600 départs sur le PGA Tour, qui n’est pas moins bon, ou qui n’a pas perdu de valeur parce qu’il a fait un choix de carrière. On parle ici d’un professionnel respecté et dédié à son sport qui renoue avec la victoire après plusieurs années d’efforts soutenus. 

Bravo Charles Howell III!