Ski et planche

Mikaël Kingsbury chute en finale à Val Saint-Côme

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Victorieux en simple, vendredi, Kingsbury s’est incliné en finale de l’épreuve des bosses en parallèle devant le Suédois Walter Wallberg. En mauvaise posture avant le deuxième saut, le roi des bosses a préféré se laisser glisser au sol afin d’éviter de blesser dans un atterrissage qu’il prévoyait périlleux du saut du bas.

La compétition était présentée sur nos ondes. Voyez la finale dans la vidéo ci-dessus.

«Le parcours rouge est un peu plus difficile à générer de la vitesse et j’avais un dernier go à donner avant le saut du bas parce que j’étais un peu en arrière, mais je me suis retrouvé sur les talons, a-t-il expliqué. Je me laissais tomber ou j’atterrissais beaucoup trop loin. Nous sommes dans le milieu de la saison, il reste beaucoup de courses dont le championnat mondial et j’ai confiance que je peux aller jusqu’au bout et gagner plusieurs courses encore. J’ai pris une sage décision.»

Mikaël Kingsbury remporte l'argent à Val Saint-Côme (entrevue) -

«C’est la sécurité en premier, de poursuivre Kingsbury. Si je prenais le saut au lieu de me jeter au sol, j’aurais fait deux périlleux comme l’Américain l’an dernier à Deer Valley avec les risques de blessure que ça comportait. J’ai probablement sauvé le reste de ma saison. Si j’avais pris le saut, cela aurait été une autre histoire.»

Bilan positif

Kingsbury trace un bilan positif de son retour à Val Saint-Côme pour la première fois depuis 2017. «J’aurais aimé gagner, mais je sors d’ici en disant mission accomplie, a-t-il déclaré. J’ai vraiment bien skié. Ce n’est pas parce que je suis tombé que ça ne va pas bien. C’est ma décision de m’avoir lancé sur le côté. Walter était extrêmement rapide et je devais prendre des risques si je voulais gagner et pousser la machine. Ça n’a pas passé le dernier coup, mais je serai à 100 pour cent la semaine prochaine à Deer Valley. Il n’y a rien de négatif dans ce que j’ai fait aujourd’hui.»

En demi-finale, Kingsbury a croisé le fer avec un autre Suédois. Il a cédé un 0 s 1 à Filip Gravenfors qui a mérité le bronze, mais il était convaincu d’obtenir son billet pour la ronde ultime. «J’étais à 100 pour cent certain de passer, a-t-il affirmé. Ce n’était pas la même qualité de ski. C’est contre lui que j’ai gagné en finale en Suède en début de saison. Je le sais qu’il va toujours croiser la ligne avant moi. C’est possiblement le gars le plus téméraire que je n’ai jamais vu en bosses. C’est un bon ami aussi.»

Premier au classement cumulatif en parallèle avant Val Saint-Côme, le Japonais Ikuma Horsihima a été éliminé en quart-de-finale devant l’Australien Matt Graham. Sa 8e place lui a fait perdre son maillot jaune. Wallberg est le nouveau détenteur même s’il a été présenté par erreur à Kingsbury.

«J’ai été surpris parce que je savais que je n’étais pas premier, a précisé la fierté de Deux-Montagnes. J’ai été le remettre à Walter en lui disant que le maillot lui appartenait.»

Doublé de Anri Kawamura

Médaillée d’or, vendredi, la Japonaise Anri Kawamura a poursuivi sur sa lancé en signant une deuxième victoire consécutive en ayant le meilleur sur la Française Perrine Laffont en finale. Il s’agissait du premier doublé de la Japonaise.

Encore une fois, Maia Schwinghammer a été la meilleure Canadienne avec une 12e position. «J’étais encore sur l’adrénaline de la veille où j’avais terminé en 5e place et j’étais nerveuse, a indiqué la skieuse de Saskatoon.»

Une 2e finale en deux jours pour trois Québécois

Elliot Vaillancourt a conclu sa meilleure Coupe du monde en carrière en donnant une sérieuse frousse au médaillé olympique Ikuma Horishima dans la ronde des 16.

C’est la deuxième fois en carrière que Vaillancourt croisait le fer avec le Japonais en duel et il voulait faire amende honorable après une descente décevante à l’Alpe d’Huez en décembre.

«En France, j’avais commis de grosses erreurs et je lui avais donné facile, a-t-il raconté. Cette fois-ci, je voulais réussir une grosse descente pour qu’il se souvienne de moi. Je suis vraiment content de ma descente et je pense qu’il va se souvenir de moi.»

Vaillancourt a devancé Horishima à la ligne d’arrivée, mais le Japonais a obtenu un meilleur pointage en raison d’un saut avec un plus haut degré de difficulté. «J’ai été plus vite que le meneur de la Coupe du monde en duel, a-t-il souligné. Même si nous sommes sensiblement du même âge, Ikuma est une idole parce qu’il est tellement bon et que je suivais ses performances. C’est tout un honneur de se mesurer à lui et d’être dans son derrière.»

«Je savais qu’à descente égale, c’est lui qui passerait, mais j’ai fait une petite erreur dans l’atterrissage du haut et c’est suffisant pour faire la différence, de poursuivre Vaillancourt. Son degré de difficulté sur le saut du haut est plus élevé et il a obtenu un meilleur pointage là-dessus aussi. Je n’ai rien à redire de ma descente et je suis extrêmement heureux. C’est mon plus beau weekend de Coupe du monde en carrière.»

Après s’être qualifiés pour la première Coupe du monde en carrière, vendredi, Julien Viel et Louis-David Chalifoux en ont remis ce soir en atteignant la ronde des 16 en duel avec des 11e et 14e place respectivement.

«Walter Wallberg est rapide, mais j’ai profité du moment en affrontant le champion olympique, a souligné Viel au sujet de son duel face au Suédois. C’est spécial, mais j’ai fait mon travail. C’est ma plus belle fin de semaine sur le circuit de la Coupe du monde. Je me suis amusé et je veux répéter. Je suis impatient de voir la suite.»

Tout comme Viel et Vaillancourt, Chalifoux s’est frotté à une grosse pointure dans la ronde des 16. Il avait son coéquipier Mikaël Kingsbury comme adversaire. «Mik, c’est Mik, et il n’y a pas grand-chose à faire à part de faire son mieux. Même si je n’ai pas été capable de le suivre, je suis content de ma descente. C’est toujours le fun d’avoir un duel contre lui. Lors de notre premier duel en 2019 aux nationaux, je n’avais que 16 ans et j’étais tombé. C’est une amélioration.»

«Je ne m’attendais vraiment pas à ça de faire deux finales en fin de semaine, d’ajouter Chalifoux. Je suis super content de mes descentes. Je ne pouvais pas demander mieux.»

Descente difficile

Gabriel Dufresne était frustré de sa performance, lui qui a été éliminé dès le premier tour pour conclure en 29e position. «C’est extrêmement frustrant parce que je me suis battu moi-même, a-t-il débité. Je voulais absolument arriver premier au saut du haut, mais je me suis enfargé lors de la dernière bosse. Le saut du haut m’a coûté mon duel. Je n’étais pas en bonne position pour faire du rattrapage. Je me sentais bien, mais je n’ai pas skié comme je suis capable.»

De son côté, Kerrian Chunlaud a pris part à son premier duel de la saison, lui qui revient d’une opération au ligament croisé antérieur. Il a terminé en 21e place. «C’est la première fois que je vais aussi vite depuis longtemps. Ça fait du bien.»