(Sportcom) – En croisant l’arrivée en finale de la Coupe du monde des bosses à l’Alpe d’Huez, en France, vendredi, Mikaël Kingsbury était pleinement satisfait de sa descente.
Moins convaincus, les juges lui ont attribué une note de 80,85, menant le Québécois vers une deuxième médaille d’argent de suite à cette épreuve.
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Il faudra plus que cette légère déception pour porter ombrage au début de saison du skieur en Coupe du monde. Il a signé un quatrième podium en autant de sorties, portant son cumulatif à 108 médailles dans le circuit.
«Un podium, ça reste un podium!», a-t-il souligné d’emblée.
Sur une neige compacte et, de surcroît, plus rapide, Kingsbury se trouvait provisoirement troisième après la première finale en raison de ses 78,56 points. Il espérait se reprendre à la ronde ultime et il a effectué une bonne descente pour améliorer son sort.
«Je suis vraiment content de de la façon dont j’ai rebondi de ma première finale. [...] Je sentais que j’allais être capable d’ajouter de la précision dans mes sauts et dans mon ski, chose que j’ai faite. Quand j’ai croisé la ligne, j’étais vraiment satisfait», a indiqué celui qui s’attendait à recevoir une meilleure note.
Ensuite, il a dû surveiller ses adversaires Nick Page et Ikuma Horishima, les derniers à s’élancer. Pour une deuxième année de suite, le Japonais est sorti victorieux de l’épreuve individuelle à la station française grâce à un pointage de 82,66. L’Américain Cole MacDonald (75,17) a mis la main sur la médaille de bronze.
«C’est sûr que j’aime mieux gagner, comme tout le monde, a précisé Kingsbury. Je suis vraiment content, mais je sais que je peux gagner chaque fois que je suis dans le portillon de départ.»
Dur à prendre
À ses yeux, terminer deuxième n’est pas une défaite en soi. Il s'agit même d'un bel exploit de cumuler les podiums, semaine après semaine. C’est l’écart le séparant du vainqueur qui est plus difficile à accepter.
«En voyant la descente d’Ikuma, je pensais que ça y était, mais c’est correct. Je suis plus déçu de la marge entre nos résultats. Il a fait une excellente descente» a mentionné le vice-champion olympique, troisième à l’Alpe d’Huez l’an dernier.
«Je suis déçu des choses que je ne peux pas contrôler. J’ai fait une descente qui a mis de la pression sur Ikuma et il a super bien répondu. Sur le moment, je pensais l’avoir [la victoire] et c’était décevant, mais ça reste un quatrième podium. Les choses vont dans la bonne direction, je n’ai rien à me reprocher aujourd’hui.»
Évaluation à revoir
Lors de la deuxième finale, Mikaël Kingsbury a effectué une double vrille au premier saut, suivie d’un 1080 au deuxième, ce qu’il considère comme étant la descente «la plus difficile en ski de bosses». Depuis le début de la saison, la double vrille, communément appelée «double full», n’est pas jugée à sa juste valeur, selon Kingsbury.
D’autres skieurs ont aussi goûté à la sévérité des juges sur cette figure cette saison. Vendredi, l’athlète de Deux-Montagnes a reçu des notes de 7,7 et de 8,1.
«C’est le saut le plus technique et le plus difficile. Je ne sais pas ce qu’ils veulent voir pour qu’on aille chercher une meilleure note, comme un 8,5 ou un 9. C’est dur à comprendre et ce serait agréable de savoir ce qu’ils recherchent sur ce saut.»
Pour le moment, d’autres manœuvres moins risquées semblent rapporter autant, sinon plus, de points que le «double full». Vaut-il toujours la peine d’être inclus dans ses descentes?
«Je pense que oui, d’un coup que ça finisse par valoir plus! Je contrôle ce que je peux. Je n’ai rien contre les juges, mais c’est difficile à lire et c’est dommage pour ceux qui prennent le risque», a souligné le Québécois, qui sera de l’épreuve des bosses en parallèle, samedi.
En bref:
Le Québécois Gabriel Dufresne a atteint la première finale et fini neuvième. Alexandre Lavoie (17e), Elliot Vaillancourt (23e), Julien Viel (25e) et Kerrian Chunlaud (44e) étaient aussi en action.
Chez les femmes, Laurianne Desmarais-Gilbert a été stoppée aux qualifications et terminé au 22e rang.