Mikaël Kingsbury a conclu sa saison de la plus belle façon en gagnant un troisième Globe de cristal en deux jours, même s’il boitait lors de la période d’échauffement.
Même si son avance de 80 points lui procurait un sérieux coussin, Kingsbury a fait les choses en grand en remportant, samedi après-midi, la victoire de l’épreuve des bosses en parallèle de la Coupe du monde de Megève. En finale, il a devancé son plus sérieux rival, Ikuma Horishima, pour signer une 4e victoire en autant d’épreuves parallèles cette année.
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«C’est vraiment spécial ce que le corps peut accomplir sous l’adrénaline, a-t-il raconté. Je me suis blessé à la hanche droite en finale, vendredi, et j’ai reçu pas mal de traitements après la course. Ce matin, mon échauffement s’est résumé à une marche et je boitais.»
À un certain moment, Kingsbury a pensé participer uniquement à la première ronde pour confirmer son titre au classement des bosses en parallèle et se retirer par la suite.
«Au départ, je pensais simplement assurer mon titre, mais une fois que j’ai remporté mon premier duel je savais que j’allais pouvoir continuer, a-t-il expliqué. Après ce premier duel qui était plus stressant, j’ai dit à mon coach que j’avais accompli ce que je voulais, mais que je voulais me rendre jusqu’au bout. J’ai réussi l’une de mes meilleures finales en carrière. C’est malade.»
Le stress est envolé
Son Globe en poche, le médaillé d’argent des Jeux olympiques de Pékin s’est amusé. «Il n’y avait plus aucun stress parce que c’était déjà mission accomplie et ça m’a permis de sortir le meilleur de moi-même. Je me suis fait plaisir et ça change la donne. Mon coach m’a dit que je skiais léger.»
Le skieur acrobatique de Deux-Montagnes savourait pleinement ce triomphe. «Je suis tellement satisfait d’avoir gagné les trois Globes, a-t-il exprimé. Ce furent les Globes les plus difficiles de ma carrière, surtout celui en simple. C’était une grosse commande de gagner les trois Globes, mais j’ai toujours cru en mes chances même quand j’accusais 60 points de retard au classement cumulatif. Ce fut un travail d’équipe et ces trois Globes n’auraient pas été possibles sans mon équipe.»
D'ailleurs, Kingsbury avait une bonne pensée pour son coéquipier et ami Gabriel Dufresne, qui lui a refilé un tuyau payant. «Gabriel est un excellent joueur d’équipe et je lui en dois une, a-t-il souligné. Après avoir descendu le parcours rouge à l’entraînement, Gabriel m’a dit qu’il était plus rapide que le bleu. Je lui ai fait confiance et j’ai réussi mon temps le plus rapide en finale dans le rouge. Je suis super content qu’il ait réalisé sa meilleure performance en carrière en terminant en 6e place. Il s’approche du podium.»
Toujours affamé
Kingsbury compte maintenant 21 Globes à son palmarès. Il a devancé la descendeuse américaine Lindsey Vonn, qui a pris sa retraite en 2019, après trois médailles olympiques, 82 victoires en Coupe du monde et 20 Globes à son actif.
«Lindsey est une légende et un modèle pour tous les skieurs. Je suis un bon petit Québécois et je n’ai pas sa notoriété. Je skie pour moi et non pour battre des records, mais c’est incroyable. À 10 ou 11 ans, mon rêve était d’en gagner un seul. Mes Globes sont tous chez mes parents, mais je prévois éventuellement aménager une chambre chez moi pour tous les regrouper.»
Un collègue lui a demandé s’il aimerait rejoindre les 24 coupes Stanley du Canadien. «Ce n’est pas pareil de remporter une coupe Stanley pour les Québécois qui ont grandi en regardant le hockey, mais je prends chacun de mes Globes avant une coupe Stanley.»
Kingsbury n’entrevoit aucun problème de motivation. «Si je pouvais courir 12 mois par année, je le ferais, a-t-il résumé. C’est ce que j’aime le plus. J’aime l’adrénaline, le stress et la pression des courses. Je vais prendre le temps de célébrer et prendre une pause, mais je sais que mon prochain objectif est de remporter la première étape de la Coupe du monde l’an prochain à Ruka.»