Très actif ces derniers mois pour sensibiliser la population aux violences raciales, Lewis Hamilton n’a pas l’intention de boycotter le Grand Prix de Belgique, qui aura lieu dimanche au majestueux circuit de Spa-Francorchamps.
À la suite d’un autre épisode de brutalité policière, au cours duquel l’Américain Jacob Blake a été sérieusement blessé à Kenosha, dans l’État du Wisconsin, les actions de plusieurs équipes sportives professionnelles, dans la NBA, la MLS, la LNH et le baseball majeur notamment, ont mené au report d’un bon nombre de compétitions.
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Le tennis n’y a pas échappé non plus.
«C’est incroyable de voir ce qui se passe aux États-Unis, a affirmé le sextuple champion du monde, en conférence de presse jeudi. Je suis heureux de constater que tant de gens, qu’ils soient athlètes, organisateurs d’événements et même des commentateurs, réclament des changements.»
«C’est dommage qu’on en soit rendus là pour avoir des réactions. Mais nous ne sommes pas aux États-Unis, a renchéri le seul pilote de couleur du plateau en F1. Je ne sais pas si poser un geste semblable ici en Belgique aurait le moindre effet.»
«Je peux toutefois vous dire que je suis très fier de tous ces gens qui appuient cette cause. Je leur suis très solidaire et je fais ce que je peux de mon côté. Nous, en F1, devons tous être unis pour la cause.»
«Il faut sensibiliser notre public pour que des mesures concrètes soient appliquées. La situation est devenue intolérable.»
Stroll comprend
À l’initiative de Hamilton, tous les pilotes, dont la majorité d’entre eux posent symboliquement le genou au sol avant le départ de chaque Grand Prix depuis la reprise des activités en juillet, appuient les mouvements Black Lives Matter et End Racism.
Aucun d’entre eux, comme Hamilton, n’entend toutefois renoncer à courir en fin de semaine.
Lance Stroll se dit lui aussi concerné par la situation qui prévaut actuellement aux États-Unis.
«J’ai vu ce qui s’est passé dans la NBA, a indiqué le pilote québécois en entrevue avec quelques journalistes canadiens jeudi matin. Je comprends très bien la frustration des joueurs. On doit respecter ça.»
«En F1, on porte des chemises “End Racism” avant chaque course et je suis le premier à soutenir cette cause. On doit poser des actions pour espérer des changements.»
À l’instar de Hamilton, Stroll ne croit pas que la course de dimanche sera annulée.
«Non, on n’a pas discuté de ça», s’est-il limité à dire.
Situation spécifique aux États-Unis
Sebastian Vettel, lui aussi très engagé dans la lutte contre le racisme, ne souhaite pas l’annulation du Grand Prix de Belgique.
«Ça n’a pas de sens d’aller aussi loin, a déclaré l’Allemand, quadruple champion du monde. Ce qui se passe là-bas est, à mon avis, spécifique aux États-Unis.»
«De notre côté, on a posé des gestes satisfaisants et nous allons poursuivre nos actions pour envoyer un message clair, même si notre contribution est minime. »
Il faut aussi comprendre que dans le contexte de la pandémie où la F1 a fait des efforts pour relancer une saison retardée de plusieurs mois, les pilotes et les divers intervenants du paddock ne souhaitent surtout pas forcer l’annulation d’une autre course cette année.
Podium dans la mire
Actuellement cinquième au classement cumulatif (40 points), à égalité avec le Thaïlandais Alexander Albon (Red Bull), Stroll vise un premier podium en F1 depuis 2017.
C’était à la suite de sa troisième place acquise au Grand Prix d’Azerbaïdjan à Bakou à son année recrue, au volant d’une Williams.
«Ça serait bien, a-t-il répondu à la question du représentant du Journal. On se bat pour ça, mais la course s’annonce difficile. Il est pratiquement assuré qu’il va pleuvoir à un moment donné pendant l’épreuve, et il faut être prêt à tout.»
Stroll a obtenu son meilleur résultat en trois départs à Spa-Francorchamps l’an dernier quand il a rallié l’arrivée au 10e rang. Jamais toutefois il ne s’y est présenté à bord d’une voiture aussi compétitive que la Racing Point RP20.
Le Québécois montre une série fructueuse de cinq épreuves dans les points. À deux reprises, en Hongrie et en Espagne, il a terminé son parcours à la quatrième place.
► L’écurie Ferrari convoite une troisième victoire d’affilée en Belgique, mais en raison d’importantes lacunes liées à la performance, il serait plutôt surprenant de voir l’un de ses pilotes croiser le fil d’arrivée au premier rang dimanche.