L’Impact a annoncé une bonne nouvelle jeudi puisqu’il deviendra, mardi soir, le premier club professionnel canadien à jouer un match devant des spectateurs depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Pour respecter les consignes mises en place par la Direction de santé publique, le nombre de spectateurs sera fixé à 250. Ce n’est pas énorme pour créer de l’ambiance, mais c’est déjà pas mal mieux qu’un Stade Saputo vide.
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Le président du club, Kevin Gilmore, ne cache pas qu’il aurait aimé accueillir plus de partisans.
«On a eu des consultations avec la Santé publique pour voir s’il y avait une ouverture, mais on est limité à 250.»
«Ça nous permet en commençant ainsi de nous assurer que tout est en place pour offrir une expérience sécuritaire pour tout le monde. À mesure que les choses progressent, on espère augmenter ce nombre.»
«Pour être honnête, même si le gouvernement nous avait dit qu’on pouvait accueillir plus de spectateurs, on aurait peut-être attendu après le premier match avant de recevoir tout le monde.»
Sections indépendantes
«On a proposé que le stade soit considéré comme plusieurs sections non contiguës, mais ça n’a pas été accepté», a expliqué Gilmore par visioconférence.
Le club tente d’être créatif afin de limiter les dégâts financiers. C’est ainsi que les billets sont offerts au prix de départ de 49 $, mais un système d’enchères pourrait le faire monter selon la demande, ce qui ne plaît pas aux amateurs.
Kevin Gilmore sait compter, alors il a voulu savoir quelles options pouvaient l’attendre dans un avenir plus ou moins rapproché.
«On a fait des scénarios et si on respectait la consigne du 1,5 m comme dans les cinémas par exemple, ça nous donne 6400 places.»
Cinq sections
Le club a l’intention de laver plus blanc que blanc dans l’application des consignes sanitaires.
«Les partisans seront répartis dans cinq sections et seront séparés bien au-delà des deux mètres. Et l’entrée dans le stade se fera par vagues», explique Gilmore.
«On va aussi offrir un service de boissons et d’alimentation limité en vendant des boîtes à lunch.»
Le port du couvre-visage sera obligatoire pour toutes les personnes de dix ans et plus, et des stations de désinfection seront installées à l’entrée et à plusieurs endroits à travers le stade.
«En incluant le personnel de l’autre équipe, on devrait avoir entre 200 et 230 membres du personnel dans l’édifice», a précisé le président de l’Impact.
Quarantaine modifiée
L’Impact va recevoir les Whitecaps de Vancouver une fois, et le Toronto FC deux fois. Une fois cette première phase accomplie, on ne sait pas ce qui se passera.
«La prochaine étape dans ce processus est d’être sûr qu’on peut aller et revenir des États-Unis avec une quarantaine modifiée. C’est impossible d’être assujettis à une pleine quarantaine sans s’entraîner et qu’on puisse jouer des matchs.»
«Une fois ça fait, on pourra regarder avec le gouvernement fédéral pour que les clubs américains puissent venir jouer ici et voyager le jour du match.»
Mais qu’est-ce que cette quarantaine modifiée ? Les joueurs ont simplement le droit de se rendre de leur domicile au centre d’entraînement, seuls dans leur voiture, pour ensuite retourner à la maison.
«Nous voulons jouer tous nos autres matchs à domicile ici, mais il faut aussi considérer les options B et C», a cependant prévenu Gilmore.
Il n’est donc pas exclu que le club doive se relocaliser temporairement aux États-Unis s’il y a des embûches au transit transfrontalier.
De la grogne
Pour attribuer les 250 places disponibles, l’Impact a décidé d’opter pour ce qu’on pourrait appeler une enchère.
Ainsi, les abonnés de saison pourront inscrire le montant qu’ils sont prêts à payer. Le système déterminera ensuite les chances d’obtenir un billet au prix proposé.
Autrement dit, les billets iront aux plus offrants dans une sorte d’enchère virtuelle, ce qui a irrité de nombreux partisans qui s’en sont plaints sur les réseaux sociaux.
Le prix de départ est fixé à 49 $, mais il est déjà possible pour les membres d’acheter des billets au coût fixe de 225 $. Avec les taxes, on parle de 517,39 $ pour une paire de billets. Ça commence à faire cher.
La formule a soulevé la grogne des amateurs qui ont été des dizaines à décrier la méthode choisie par le club.
«On s’attendait absolument à ce que les gens ne soient pas contents, a reconnu Kevin Gilmore. On n’est pas contents non plus. J’aimerais pouvoir donner accès au stade à tout le monde dès mardi.»
«Je serais content pour l’ambiance et aussi d’un point de vue financier. Mais la réalité est qu’on doit vivre avec des consignes pour le moment.»
En fin de compte, Gilmore renvoie la balle dans le camp des partisans qui auront le dernier mot.
«La décision sur le prix n’est pas la nôtre, mais celle des partisans. C’est eux qui décident combien ils veulent payer.»
Enjeux
Certains auraient voulu que les membres soient choisis par ancienneté, ce que Gilmore considérait comme impossible étant donné le nombre de membres de longue date.
Il a également soulevé des enjeux financiers auxquels fait face le club depuis le début de la pandémie.
«Les joueurs sont payés pour l’année, on a fait quelques coupures en juillet, mais il faut garder l’aspect revenu.»
«On a décidé que cette façon de fonctionner était la meilleure pour permettre à tous les gens d’avoir accès aux billets.»
Gilmore rappelle qu’avec un très faible nombre de billets disponibles, il se retrouvait dans une position impossible.
«Il n’y avait aucune solution qui nous permettrait de faire plaisir à plus de 5 % de nos membres. La seule façon de faire plaisir à tous nos membres serait d’avoir 10 000 places disponibles.»
«Et la seule façon de faire plaisir à tous nos partisans aurait été d’avoir 17 000 ou 18 000 places.»