Le report des Jeux olympiques de Tokyo, dont la cérémonie d’ouverture devait avoir lieu ce vendredi, provoque bien des émotions et pas seulement pour les athlètes qui auraient dû y participer.
Marie-Andrée Lessard, ex-joueuse de volleyball de plage et maintenant directrice des Jeux pour le Comité olympique canadien (COC), fait notamment face à de nombreux défis, elle qui chapeaute l’équipe s’occupant de la logistique et de l’inscription des athlètes.
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«Je ne veux même pas imaginer si ça m’était arrivée comme athlète, j’aurais été dévastée, dit celle qui devrait être au Japon ces jours-ci. Dans les circonstances, je ne me permettrais pas d’être déçue outre mesure et ça, pour une question d’empathie envers les athlètes.»
La femme de 42 ans, qui avait fait équipe avec Annie Martin lors des Jeux olympiques de Londres en 2012, se concentre sur la prochaine année en espérant que le rendez-vous de Tokyo aura bel et bien lieu en juillet 2021.
«De manière concrète, je peux donner l’exemple des vêtements portés par la délégation canadienne, indique Lessard. On y compte 46 000 items qu’on doit maintenant entreposer et ce, dans des conditions permettant qu’ils conservent leurs propriétés en vue de l’an prochain. C’est juste un exemple parmi tant d’autres.»
Il y a les accréditations, les vols, l’hébergement, la nourriture. Tout est à reconsidérer!
Une bonne équipe
À travers son rôle au sein du COC, Lessard reconnaît qu’on imagine mal tout ce que peut engendrer un tel report des Jeux olympiques.
«Moi-même, je me sens un peu ingrate, affirme-t-elle, en riant. Quand je suis allée à Londres, je ne pensais pas à tous ceux qui travaillaient pour les athlètes et je le comprends. En tant qu’athlète, tu dois d’abord penser à performer.»
Pour les Jeux de 2012, Betty Dermer Norris était celle qui agissait à titre de directrice des Jeux. Aujourd’hui, elle représente une mentor pour Lessard, qui occupe ce poste depuis novembre.
«Heureusement, il y a toute une équipe avec moi!», ajoute-t-elle, en reconnaissant l’ampleur du défi.
Soutien psychologique
Malgré tout le travail qu’elle accomplit, la nouvelle directrice dirige une fois de plus ses pensées vers les athlètes qui doivent composer avec la situation.
«Il y a beaucoup d’incertitude et de rater des Jeux olympiques, ça peut être aussi dramatique qu’un deuil, résume Lessard. Au-delà du support financier, le Comité olympique canadien tâche de mettre des ressources en place.»
Elle souligne notamment le programme canadien «Plan de match» qui, pour aider au mieux-être des athlètes, offre un soutien psychologique et des conseils en orientation.