Les recruteurs de la Ligue nationale de hockey (LNH) sont sur le qui-vive. Le coronavirus pourrait compliquer sérieusement leur travail d’évaluation en prévision du repêchage qui se tiendra à Montréal cet été.
En ce qui concerne le recruteur québécois des Predators de Nashville Jean-Philippe Glaude, aucune directive n’a été reçue pour l’instant à travers la LNH concernant les voyages en Europe à des fins de recrutement. Mais il y a un dossier qui préoccupe particulièrement l'homme de hockey : le Championnat mondial des moins de 18 ans, qui est censé se dérouler au Michigan.
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«On attend de savoir s’il aura lieu ou non, a-t-il confié, lundi, à l'émission Les Partants. Ce tournoi est majeur pour les recruteurs parce que ça te permet d’évaluer les Européens qui viennent affronter les équipes américaine et canadienne. Tous les meilleurs joueurs admissibles au prochain repêchage sont présents à ce tournoi.»
«Si c’est annulé, ça change les plans. Ça ne te permet pas de comparer les Européens avec nos joueurs ici en Amérique du Nord.»
Le repêchage est déjà une science inexacte, alors imaginez devoir établir des projections avec un échantillon d’observations limité pour ce qui est des joueurs provenant du Vieux Continent. Une telle annulation aurait logiquement une incidence sur la précision du classement européen dans les différentes listes.
Le travail du gouru du repêchage des Canadiens, Trevor Timmins, qui compose avec de fortes attentes alors que son équipe accueille la séance de sélections et que son bilan est plus que jamais remis en question, pourrait donc être plus délicat. Le CH détient pas moins de 14 choix en vue de l’encan amateur.
Dans le plus récent classement de la Centrale de recrutement de la LNH, Tim Stuetzle, Lucas Raymond et Alexander Holtz occupaient, dans l’ordre, les trois premiers rangs chez les Européens. Stuetzle est d’ailleurs considéré comme un joueur pouvant être sélectionné dans le top 3.
Trotz : les recruteurs gloussent de rire
La récente déclaration de l’entraîneur-chef des Islanders de New York, Barry Trotz, selon laquelle «les choix au repêchage, ce n’est rien» a fait jaser au sein de la communauté des recruteurs.
Trotz tenait ces commentaires alors qu’il se réjouissait de l’acquisition de Jean-Gabriel Pageau, obtenu en retour de plusieurs sélections à la date limite des échanges.
«Ça nous a fait bien rire, a confié Glaude. Beaucoup de gens dans mon entourage m’ont texté après pour me dire : "J.P., ça n’a pas de bon sens!" Il faut comprendre que dans le "day to day", on a une réalité complètement différente de celle des entraîneurs. On se met dans ses souliers deux secondes. Lui, chaque jour, il pense à gagner des matchs avec les joueurs dans sa formation actuelle et nous, notre "job", c’est de trouver les joueurs qui vont rejoindre le grand club dans deux, trois, quatre, cinq, six ans... Ça m’a fait sourire qu’un entraîneur mentionne cela à la date limite.»
N’empêche, Trotz est tributaire aujourd’hui du travail que des recruteurs ont abattu il y a plusieurs années.
«Dans sa formation, il y a quand même des Mathew Barzal, des Anthony Beauvillier et des Jordan Eberle qui ont été des choix de premier tour», a rappelé Glaude.
Voyez l’intervention complète de Jean-Philippe Glaude à l’émission Les Partants dans la vidéo ci-dessus.