La décision des Alouettes de se départir de leurs cheerleaders a créé une petite commotion, mercredi, dans le milieu du cheerleading. Certains croient d’ailleurs qu’il s’agit d’un bien mauvais calcul de la part de l’organisation montréalaise qui souhaite ainsi faire quelques économies.
C’est du moins l’avis de Tiffany Beveridge, qui est présidente de l’Association des anciennes cheerleaders de la Ligue canadienne de football.
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«C’est mal considérer la valeur que les cheeleaders ont pour l’équipe. Elles sont le lien entre les partisans et les joueurs. Ce sont elles surtout qui vont dans la communauté et qui rencontrent les fans. Pour les partisans, c’est une façon d’interagir avec les membres de l’équipe, d’en faire un peu partie. Elles font tellement plus que performer pendant les matchs.»
Beveridge n’est pas convaincue que cette décision des Alouettes s’explique simplement par des raisons financières.
«Je sens que les équipes sportives essaient d’être plus conservatrices en raison de tout ce qui circule dans les médias par rapport à l’objectivation de la femme. On le voit juste avec les réactions au Super Bowl, comme quoi les costumes de Jennifer Lopez étaient inappropriés. Les équipes essaient de se tenir loin de cette mauvaise couverture médiatique. Mais couper les cheerleaders de l’équipe, je ne crois pas que ce soit la bonne réponse.»
C’est aussi, selon elle, un manque de compréhension de ce qu’est réellement le cheerleading.
«C’est un sport très exigeant, qui demande beaucoup de qualités athlétiques, a indiqué Barbara Émond, directrice de la Fédération de cheerleading du Québec.
«Ça prend des habiletés et beaucoup de pratique pour faire ce genre de choses. Ce sont des athlètes de haut niveau qui se sont beaucoup impliqués auprès de l’équipe.»
Mme Émond et sa fédération ont d’ailleurs collaboré avec les Alouettes il y a deux ans pour introduire une pratique plus sportive du cheerleading, présentant davantage de figures et de mouvements acrobatiques. C’est suite à cette réforme que des hommes ont intégré le programme.
«Les Alouettes apportaient de la visibilité à notre sport, qui est de plus en plus répandu au Québec, regrette Mme Émond. C’est vraiment triste pour ces athlètes qui ont travaillé si fort.»