La conquête historique du championnat de la NBA par les Raptors de Toronto s’est avérée bien plus que le sacre de l’équipe ou de la ville, mais bien celui d’un pays au grand complet, qui a été foudroyé par la fièvre du basketball.
À titre d’entraîneur-adjoint avec les Raptors 905, filiale du club dans la G League, Charles Dubé-Brais a été un témoin privilégié de ce premier titre en 24 ans d’existence pour l’organisation.
Le Québécois s'est entretenu avec Jean-Charles Lajoie, vendredi. Selon lui, «le basket va surpasser beaucoup de sports au Canada». À voir dans la vidéo ci-dessus.
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L’ancien joueur des Dynamiques du Cégep de Sainte-Foy, qui s’est par la suite fait connaître à la tête des Kebs de Québec avant de poursuivre son parcours d’entraîneur en France, en Chine et dans l’organisation des Spurs de San Antonio, s’est joint aux Raptors l’été dernier.
Celui qui cogne aux portes de la NBA vit l’impossible rêve dès sa première saison dans l’organigramme de l’équipe.
«Je suis extrêmement fier. Un championnat, c’est une opportunité qui ne se présente pas forcément très souvent. Ça a pris 24 ans à Toronto et moi, je le vis dès le début. Je me sens privilégié d’être arrivé au bon moment», s’est exprimé Dubé-Brais, lors d’un entretien avec le Journal.
Un impact énorme
Pour lui, bien au-delà du rayonnement sur l’organisation des Raptors, c’est le basketball canadien dans son ensemble qui vivra les répercussions positives de cette conquête.
«Quand tu œuvres comme moi depuis longtemps dans le développement du basketball et que quelque chose comme ça arrive, c’est difficile à imaginer.
«Le taux de pratique du basket chez les jeunes était déjà énorme, mais ce qui risque d’avoir un impact encore plus gros, c’est au niveau médiatique. Les dirigeants des grands médias ont encore souvent la mentalité que les gens ne veulent entendre parler que de hockey ou de baseball, mais à travers tous les rassemblements de partisans dans les Jurassic Parks improvisés à travers le Canada, je pense que le message est passé. On a senti le pays derrière nous», s’est-il réjoui.
Dubé-Brais se souvient qu’à une époque pas si lointaine, quand il foulait lui-même le court comme joueur, seulement deux à quatre Canadiens faisaient partie du plus prestigieux circuit de basketball au monde.
«Aujourd’hui, on compte une douzaine de joueurs canadiens dans la NBA et on va bientôt monter à 15 ou 16. Dans quelques années, on parlera d’une vingtaine. Et on peut à peine imaginer l’effet que va exercer le championnat des Raptors sur des jeunes Canadiens de 7 ou 8 ans!», estime l’entraîneur.
Une ambiance survoltée
Puique le personnel du club école n’accompagnait pas les Raptors à Oakland, c’est dans le délire des rues torontoises que Dubé-Brais a vécu le triomphe.
«C’était complètement fou! Il faut dire que ça faisait tellement longtemps que les gens attendaient ça. C’était stressant comme série finale. Ça reste les Warriors en face, c’est l’une des grandes équipes de tous les temps», s’est-il extasié.
Quant à son avenir personnel dans le giron des Raptors, l’homme de basketball de Québec ne s’en fait pas trop, même si son contrat vient à échéance à la fin du mois.
«Ils m’ont dit dès la fin de la saison de la G League qu’ils souhaitaient me donner une extension. Ils semblent très contents de ce que j’ai apporté, le message a été clair. Je devrais exercer un rôle similaire ou accru.»