Séries LNH 2019

Torey Krug ne craint pas le jeu physique

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La mise en échec de Torey Krug à l’endroit de Robert Thomas, lundi soir, en a impressionné plus d’un. D’abord en raison de la force de l’impact, mais surtout parce que le défenseur des Bruins de Boston a donné ce coup d’épaule même s’il avait perdu son casque lors d’une échauffourée survenue quelques secondes auparavant.

«Par chance, je me suis fait couper les cheveux il y a quelques jours.»

Voilà ce que Krug a répondu à un confrère qui lui demandait ce qui lui avait passé par la tête de prendre un tel risque.

De l’extérieur, il s’en est trouvé certains pour avancer que Krug avait pris un risque inutile à une époque où les commotions cérébrales sont un sujet à la mode. Mais de l’extérieur, on oublie souvent que ces athlètes sont prêts «à faire tout ce qui est possible pour gagner et atteindre l’objectif ultime», comme l’a lui-même souligné le défenseur.

Notez qu’à compter de l’an prochain, un joueur qui perdra son casque protecteur devra immédiatement retraiter vers le banc. Mais pour les deux prochaines semaines, il peut encore s’en donner à cœur joie.

«C’était une mise en échec de la vieille école. C’était l’un de ces moments mémorables de séries éliminatoires, a décrit l’entraîneur-chef des Bruins, Bruce Cassidy. Les gens reconnaissent Torey pour ses attributs offensifs, mais il peut jouer de façon très physique. On l’a déjà vu jeter les gants.»

Effectivement, malgré ses 5 pi et 9 po, l’Américain de 28 ans n’est pas du genre à avoir froid aux yeux. On se rappellera qu’il y a quelques saisons, il avait assommé Andrew Shaw d’une mise en échec à la pointe du menton.

«Je ferais la même chose»

Avant le début de cette finale, dans une discussion avec l’auteur de ces lignes sur les difficultés que pouvait représenter sa petite taille à un moment de la saison où le jeu est plus physique et les mises en échec plus violentes, Krug avait passé la remarque suivante.

«Étant un joueur de plus petite taille, je suis peut-être visé un peu plus. Ma philosophie, c’est que tu baisses la tête et tu fonces. Tu essaies de regarder l’adversaire dans les yeux. J’aime échanger coup pour coup», avait-il déclaré.

On peut dire qu’il n’a pas mis de temps à appliquer cette philosophie. D’ailleurs, il avait vu juste. Tout au long de la rencontre de lundi, les gros attaquants des Blues de St. Louis l’ont pris à partie en n’y allant pas de main morte avec lui dans les coins de patinoire.

«L’adversaire essaie de me jouer dans la tête à tous les matchs depuis que je suis dans la LNH. C’est normal, je suis un défenseur de 5 pi et 9 po. Je ferais la même chose si les rôles étaient inversés. J’essaierais probablement de me passer à travers la bande», a-t-il mentionné à ce sujet.

«Ce n’est un secret pour personne que ma force est de déplacer la rondelle et que la leur est l’échec-avant. Donc, ils vont foncer vers moi. Je le sais. C’est comme ça depuis le début des séries», a-t-il ajouté.

Et manifestement, le défenseur carbure à ce genre de défi.