Lorsque les Bruins se sont fait marquer un but après que la rondelle eut frappé le filet protecteur, Tuukka Rask y est allé de la remarque suivante: «Et si ça arrivait en prolongation?». Cette déclaration prémonitoire s’est finalement concrétisée, mercredi soir, à St. Louis.
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Cette bourde des officiels s’est ajoutée aux nombreuses décisions erronées depuis le début des présentes séries éliminatoires, ramenant à l’avant-scène les limites du règlement sur les reprises vidéo.
«Il va assurément y avoir des discussions là-dessus au cours de l’été, a déclaré Patrice Bergeron. Hier [mercredi], c’est dommage parce que ç’a eu un impact direct sur le résultat du match.»
Plusieurs sont d’avis que la permission de réviser un but ne devrait pas être restreinte à l’obstruction sur le gardien et les hors-jeu. Appelé à se prononcer sur la question, Rod Brind’Amour est allé encore plus loin.
«Sortons deux officiels de la patinoire. Plaçons-les sur le banc des pénalités. L’arbitre pourrait tout de même s’attarder aux punitions, le juge de lignes, aux hors-jeu, a-t-il lancé. Enlevons-les de la circulation. Le jeu est tellement rapide. Combien de fois ils se font frapper par la rondelle? On pourrait avoir les bonnes décisions et elles seraient rendues rapidement.»
Bon. Ce n’est pas demain la veille que la Ligue nationale (LNH) va aller de l’avant avec cette proposition somme toute radicale. Toutefois, il y a facilement lieu de s’assurer que les appels soient justes.
«L’heure est venue [de modifier le règlement]. Il y a longtemps que ç’aurait dû être fait, a lancé l’entraîneur-chef des Hurricanes. Il faut que les décisions soient les bonnes. Les matchs sont d’une telle importance. Hier, c’était difficile à regarder.»
Accès pour tous, sauf pour les arbitres
Sans compter que la technologie le permet. Il est quand même spécial de penser que les joueurs, les entraîneurs, les spectateurs et les téléspectateurs aient immédiatement accès à des reprises vidéo, mais pas les quatre officiels, qui sont pourtant les quatre personnes les plus importantes dans ce type de situation.
«Je regardais le match avec mon fils. Un peu plus tôt, il y a eu une séquence où la rondelle a été envoyée dans les gradins [David Perron aurait dû être puni pour avoir retardé le match]. J’ai dit à mon fils: "Regarde combien de temps ça va prendre avant qu’ils rendent une décision". Pourtant, trois secondes plus tard, on avait la reprise à NBC.»
Pas question, non plus, pour les officiels de pouvoir jeter un oeil sur le tableau indicateur. Pendant que 18 000 spectateurs constatent leur erreur, ils sont quatre à se demander s’ils ont pris la bonne décision. Un non-sens.
«C’est le temps d’aider les arbitres. Souvent, je regarde mon écran témoin [sous le banc des joueurs] et je constate immédiatement que ce n’est pas la bonne décision. Je deviens fou, a poursuivi l’entraîneur-chef des Hurricanes. On ne peut pas s’attendre à ce qu’ils rendent toujours les bonnes décisions. C’est bien trop difficile. Il y a des solutions simples, il me semble. Ça ne peut plus continuer.»
L’erreur est humaine
De son côté, Bruce Cassidy s’est montré un peu plus indécis sur la question. Même si son équipe a été victime d’une injustice similaire, quoique sans conséquence, dans le quatrième match contre les Blue Jackets de Columbus, il craint qu’une modification au règlement amène des abus.
«Je suis de ceux qui pensent qu’il y en aurait trop, que l’erreur est humaine et que tu dois passer à autre chose [quand une erreur survient]. Toutefois, avec la technologie, tout le monde peut revoir la séquence. Alors, pourquoi ne pas la rendre disponible?», a-t-il jugé. Et pourquoi ne pas y aller par étape? Un peu comme le propose Bergeron: «On pourrait peut-être le faire pour les séries, s’il y a un doute. Avec le nombre d’angles disponibles à Toronto, ils pourraient les utiliser pour avoir la bonne décision. Ce serait une bonne chose.»
Comme l’a dit Cassidy, «on pourrait être assis ici et en discuter pendant des heures».
On peut imaginer que c’est ce qui arrivera la prochaine fois que les directeurs généraux et les gouverneurs de la LNH se rencontreront.