Les partisans des Hurricanes de la Caroline ont intérêt à savourer pleinement la prochaine rencontre, car il se pourrait bien que ce soit la dernière de leurs favoris.
Le surprenant parcours des Hurricanes semble bel et bien tirer à sa fin. Combler un déficit de trois à zéro est pratiquement impossible. Seulement quatre équipes y sont déjà parvenues.
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Mais il y a plus. Vingt fois, les Bruins de Boston se sont retrouvés en situation de balayage. Quatorze fois, ils l’ont complété.
Sans compter que Tuukka Rask est actuellement au sommet de son art. D’ailleurs, depuis le début de sa carrière, le Finlandais présente la troisième moyenne de buts alloués la plus basse (2,02) de l’histoire de la LNH chez les gardiens ayant disputé au moins 25 rencontres sur des patinoires adverses.
Les deux portiers qui le précèdent sont George Hainsworth (1,86) et Turk Broda (1,87), dont les dernières présences en séries éliminatoires remontent à 1936 et 1952. Dans le cas de Hainsworth, on parle pratiquement de l’antiquité du hockey.
L’expérience de Williams
Au moins, dans le camp des Hurricanes, il y a un joueur qui peut témoigner de la possibilité de renverser la vapeur et se sortir d’un pareil bourbier.
En 2014, Justin Williams portait les couleurs des Kings de Los Angeles lorsque ceux-ci ont réalisé ce tour de force. Ils avaient surpris les Sharks de San Jose au premier tour. Galvanisés par cette victoire, ils avaient remporté la coupe Stanley quelques semaines plus tard.
«La première étape, c’est de placer un doute dans leur tête. Ça se fait en gagnant un match, ce que nous ne sommes pas encore parvenus à faire, a indiqué le vétéran de 37 ans au lendemain du revers de 2 à 1. Ils nous ont frappés trois fois, mais il en faut quatre pour nous mettre hors de combat.»
Quelques minutes après le troisième match, Williams avait averti que nous aurions droit à une série de clichés au cours des heures suivantes. L’expérimenté attaquant a lui-même offert le plus répandu de la liste.
«Les Bruins veulent nous sortir du chemin et nous démontrer que c’est impossible de gagner quatre matchs de suite. On doit y aller un match à la fois. Ça ne sert à rien d’essayer d’enrober la situation», a-t-il déclaré.
Tube de dentifrice
Si leur saison devait se terminer ce soir, les troupiers de Rod Brind’Amour n’auraient pas à rougir de leur performance. Ils ont fait preuve d’énormément de caractère en parvenant à se qualifier pour les séries après une première moitié de campagne plutôt décevante.
D’ailleurs, ce long combat qu’ils mènent depuis le 1er janvier est souvent ramené sur le tapis depuis le début de cette série. On croit que le réservoir d’énergie des Hurricanes commence à être à sec.
À ce propos, le capitaine des Hurricanes y est allé d’une analogie intéressante.
«Rod fait souvent la comparaison avec un tube de dentifrice. En pesant un peu plus dessus, on se rend compte qu’il en reste amplement. On va peser aussi fort qu’on peut», a-t-il illustré.
Leçon retenue
Dans le camp des Bruins, on voudra s’assurer que le tube de dentifrice sera bien bouché. Victimes de l’une des quatre remontées historiques, face aux Flyers de Philadelphie en 2010, les Bruins comptaient dans leurs rangs Patrice Bergeron, Zdeno Chara, David Krejci et Tuukka Rask.
«Je ne me souviens pas du sentiment ressenti. Je préfère demeurer dans le présent. Tout ce que je sais, c’est que la quatrième victoire est toujours la plus difficile à gagner», a lancé Chara, qui a sans doute effacé cette mauvaise expérience de sa mémoire il y a longtemps.
«Tu apprends certainement d’une expérience comme ça. Tu comprends l’urgence de la situation. Tu réalises que tu ne veux pas redonner espoir à l’adversaire», a mentionné Bruce
Cassidy, alors entraîneur adjoint chez les Bruins de Providence.
En trois occasions depuis, les Bruins se sont assurés de clore la série dès le quatrième match. L’autre fois, ils l’ont emporté en cinq rencontres.