Claude Julien a toujours eu une grande qualité; il ne parle pas pour ne rien dire.
Il est reconnu pour laver son linge sale en privé, mais lorsque la goutte fait déborder le vase, il le fait savoir clairement dans ses points de presse.
Samedi, les Canadiens ont encore connu des ratés en avantage numérique. «Ça n’aide pas quand ton attaque massive ne génère absolument rien, a reconnu Julien. Ce soir (samedi), elle ne nous a pas donné grand-chose (un seul tir) et le vent a semblé tourner par la suite.»
Ça, c’est une évidence. Mais l’entraîneur-chef en a rajouté. «C’est frustrant à regarder parce que tu envoies sur la glace ceux que tu considères comme tes 10 meilleurs joueurs. Pourtant, leur prise de décision et ce qu’ils font avec la rondelle sont loin d’être représentatifs de ça!»
Et pourtant
Julien a tout à fait raison. Les joueurs sur la glace doivent prendre de meilleures décisions. Mais en ce beau lundi, lendemain des finales d'Association de la NFL, je me permets de jouer au «Monday Morning Quarterback».
Est-ce que les joueurs sur la glace méritent tous de se retrouver en avantage numérique?
J’ai deux noms en tête. Le premier est Artturi Lehkonen, qui est un très bon joueur de hockey, mais clairement à caractère défensif. Le deuxième est Joel Armia, qui a plus de talent offensif que son compatriote finlandais, mais qui n’a jamais marqué un but en avantage numérique en 205 matchs dans la Ligue nationale de hockey. Pas un.
Alors, pourquoi ne pas y aller avec un joueur qui ne semble jamais faire partie de l’équation en avantage numérique, mais qui est pourtant au cinquième rang des pointeurs de l'équipe? Je parle ici de Danault, qui a 8 buts et 25 aides cette saison.
D’ailleurs, seul Max Domi a amassé plus d'aides que lui chez les Canadiens, avec 28.
On ne cesse de vanter les prouesses de Danault depuis le début de la saison et de le comparer, à tort ou à raison, à Patrice Bergeron. Évidemment, on ne peut comparer les deux joueurs, mais ne me dites pas que Danault n’a pas sa place en avantage numérique dans le contexte actuel. Surtout que la première unité envoyée sur la glace samedi n’était composée d’aucun joueur de centre. C’est Jonathan Drouin qui a pris la mise en jeu face à Claude Giroux et les quatre autres joueurs sur la glace étaient Shea Weber, Brendan Gallagher, Joel Armia et Artturi Lehkonen.
Vous n’entendrez jamais Danault se plaindre de son sort, et je sais qu’il a été utilisé quelques fois en avantage numérique cette saison, mais jamais de façon permanente. Peut-être que le temps est venu de considérer cette option. D’une manière ou d’une autre, ça ne pourrait pas être pire que présentement.