Levez la main, ceux qui s’attendaient à un tel début de saison de la part des Canadiens de Montréal.
Qui d’entre vous a soudainement ressorti son chandail bleu-blanc-rouge du garde-robe?
En toute honnêteté et neutralité, je ne suis pas certain que les hommes de Claude Julien sauront maintenir la cadence toute la saison. Par contre, je suis certain que le travail et l’entrain y seront.
Lors du tournoi de golf de l’équipe, je m’étais affairé à analyser individuellement les joueurs. C’était une évidence, à mes yeux, que plusieurs d’entre eux allaient rebondir après une saison 2017-2018 difficile. C’est exactement ce qu’on est en train de voir. Je ne m’attendais toutefois pas à voir Brendan Gallagher atteindre le plateau des 30 buts de nouveau cette saison.
Me suis-je trompé? Il est utilisé sur la première vague de l’avantage numérique, ce n’est donc pas impossible.
1- Il faut donner beaucoup de mérite à Jonathan Drouin. Il s’est repris en main et il livre la marchandise. Certains disent qu’on voit enfin le Drouin du Lightning de Tampa Bay. Je dirais qu’on voit enfin le Drouin des Mooseheads de Halifax, ce qui est extrêmement encourageant.
2- J’ai demandé à Antti Niemi qui a le meilleur lancer de l’équipe. Pas le plus puissant ou le plus fort, mais le tir le plus difficile à lire. «Ça change continuellement, mais je dirais que présentement, c’est Tomas Tatar. Il est excellent du côté de la mitaine et il réussit toujours à décocher à un moment inattendu.»
3- Jesperi Kotkaniemi est toujours avec les Canadiens parce qu’il fait partie intégrante de la culture gagnante que l’équipe est en train d’implanter. Même si le centre de 18 ans est toujours en quête de son premier but, l’organisation juge «qu’il rend les joueurs autour de lui meilleurs», selon une source.
4- Il est clair que de plus en plus d’équipes se foutent éperdument de brûler une année d’admissibilité pour leurs jeunes joueurs. C’est le cas des Canadiens avec Kotkaniemi ou «Kitty Cat», comme l’appelle Andrew Shaw! C’est aussi le cas des Ducks d’Anaheim. Ils ont gardé le Québécois Maxime Comtois parce qu’il a mérité son poste et parce que le club devait composer avec plusieurs blessures. On réévalue son statut de semaine en semaine. On m’a dit que si l’on juge que sa progression plafonne ou qu’il serait préférable de le renvoyer avec les Voltigeurs de Drummondville dans la LHJMQ, on prendra la meilleure décision pour son développement à long terme. Point à la ligne.
5- Au cours des trois derniers matchs, Comtois a joué en moyenne une douzaine de minutes. Les Ducks ne voient aucun bénéfice à ce qu’il joue régulièrement sur un quatrième trio. Il faudra surveiller son temps d’utilisation lors des prochains matchs. Comme le rapportait mon collègue Renaud Lavoie, le choix de deuxième tour des Ducks en 2017 s’est blessé à un genou et ratera le match de jeudi contre les Stars.
6- Si Comtois devait passer la saison entière dans la LNH, les Voltigeurs se feront rembourser les deux choix de premier tour et les deux choix de deuxième tour qu’ils ont cédés aux Tigres de Victoriaville pour obtenir ses services.
7- Peter Laviolette a défié son équipe la semaine dernière. Il leur a dit que s’ils remportaient leurs deux matchs contre Calgary et Edmonton, il allait acquiescer à une de leurs demandes. Les joueurs lui ont demandé de porter un masque de taureau lors de son point de presse d’après-match.
J’ai demandé à Claude Julien s’il ferait quelque chose de semblable. Sa réponse : «es-tu malade!».
Toutefois, contrairement à ce qu’on peut penser, Julien a un excellent sens de l’humour et ne manque pas une chance de détendre l’atmosphère.
8- La première soirée-bénéfice de la Fondation Yvon Michel au profit de la Fondation du cancer du sein du Québec qui se tenait au Club de Golf Le Mirage a amassé la somme de 80 000$, la semaine dernière. L’organisatrice de la soirée, Stéphanie Drolet, conjointe d’Yvon Michel, a non seulement préparé une soirée de haut niveau, elle a aussi livré un discours touchant.
9- Il y avait plusieurs invités de renom lors de cette soirée, dont monsieur Guy Lafleur. La veille, Lafleur avait présenté un bâton d’argent à Tomas Plekanec. Contrairement à Geoff Molson et Marc Bergevin, Lafleur n’arborait pas le col roulé. Je lui ai demandé pourquoi. La réponse n’a pas déçu: «je ne suis pas une groupie. Les seuls moments où je porte un col roulé est lorsque je passe ma souffleuse!»
10- Alexandre Alain a fait ses débuts dans le hockey professionnel cette année. Les études ont toujours été et demeurent une priorité pour l’attaquant du Rocket de Laval. Le joueur-étudiant par excellence dans la LHJMQ en 2018 songe à faire des études en médecine. Alain est porte-parole du Cégep de Saint-Jérome.
11- Après une longue absence en raison d’une commotion cérébrale, Corey Crawford a effectué un retour au jeu la semaine dernière. Une excellente nouvelle. Phillip Danault, qui a joué avec le natif de Chateauguay lorsqu’il évoluait avec les Blackhawks, lui a envoyé un message texte pour lui souhaiter bonne chance.
12- Parlant de gardiens qui ont connu des moments difficiles... Il y a un an presque jour pour jour, le Québécois Louis Domingue croyait que sa carrière était terminée. Il avait été renvoyé à la maison par les Coyotes de l’Arizona. Depuis, il s’est complètement relancé avec le Lightning de Tampa Bay. Le natif de Saint-Hyacinthe a effectué un arrêt spectaculaire aux dépens de Patrick Kane dimanche dernier.
13- Yanni Gourde est extrêmement apprécié par ses coéquipiers. Ce n’est pas seulement parce qu’il produit offensivement, mais avant tout parce qu’il est un joueur d’équipe. Hier, il a défendu un coéquipier et cela signifiait jeter les gants devant un joueur avec 40 livres et deux pouces de plus que lui. C’est un vrai. Pas des fois. Tout le temps.
14- Comme je l’écrivais dans mon blogue hier, Alex Chiasson en est un autre qui a dû se battre pour demeurer dans la LNH. Aujourd’hui, il a reçu l’emblème de tous ses sacrifices : sa bague de la coupe Stanley remportée au printemps dernier avec les Capitals. Quelques heures plus tard, il affrontera ceux avec qui il a réalisé son rêve. Quand on dit que le hockey est une «business»...
15- Michel Bergeron a toujours 56 000 histoires, expressions ou blagues à raconter. Le meilleur conseil qu’il m’a donné? Toujours avoir de l’argent, juste au cas. «Apportes-en, ce n'est pas pesant et ça pourrait être important», me répète-t-il souvent. Malheureusement, j’ai appris cette leçon à mes dépens. J’ai perdu un pari avec «Bergie» cette semaine. Je promets de rembourser ma dette rapidement avant que le Tigre n’envoie quelqu’un pour obtenir son dû!
16- L’un des privilèges de pratiquer mon métier est de parler aux joueurs, entraîneurs ou intervenants passés et présents. À l’occasion, on nous raconte des histoires absolument hallucinantes ou rocambolesques qu’on ne peut répéter. Mon collègue Alain Chainey, ancien recruteur en chef des Ducks d’Anaheim, raconte une trentaine d’anecdotes savoureuse dans un livre écrit par l’excellent Frédéric Lord, intitulé «Souvenirs d’un recruteur». Ça pourrait être une bonne suggestion de cadeau pour Noël!