Andre Burakovsky a un talent indéniable. Choix de premier tour au repêchage de 2013, l’ailier de 6 pi 3 po et 201 lb n’a pas encore atteint le statut de joueur étoile dans la LNH. Il est constamment ralenti par une personne : lui-même.
À la veille de l’ouverture de la finale de la coupe Stanley, Burakovsky a parlé d’un sujet trop souvent tabou dans un milieu conservateur comme le hockey, la force du mental. Il admet sans détour qu’il représente son pire ennemi.
Au sixième match de la finale de l’Est contre le Lightning de Tampa Bay, Burakovsky a profité d’une occasion de marquer contre Andreï Vasilevskiy. Mais il a raté la cible. Et de beaucoup. À son retour au banc, les caméras ont capté l’image. Le numéro 65 des Capitals avait la tête entre les jambes. Barry Trotz et quelques coéquipiers l’ont remarqué et lui ont dit des mots d’encouragement.
Une telle scène peut sembler assez banale. Pour Burakovsky, ç’a été libérateur. Au match suivant, le septième de la finale de l’Est, il a marqué deux buts dans un gain de 3 à 0 face au Lightning.
«C’était clairement un des plus beaux moments de ma carrière, a rappelé Burakovsky. Tu rêves de marquer un but important dans un septième match, mais c’est encore plus fou quand tu en marques deux. Et l’enjeu était grand avec une place pour la finale de la coupe Stanley. Je revois encore les images des deux buts dans ma tête. Aujourd’hui, je ne peux plus y penser, c’est dans le passé. Je me concentre sur Vegas.»
Trop sévère
À ses dernières saisons à Montréal, Lars Eller avait confié qu’il consultait fréquemment le psychologue sportif du Canadien. Eller pouvait sombrer dans le noir quand il ne jouait pas à la hauteur de ses capacités. Burakovsky vit la même chose avec les Capitals.
«La portion mentale est le plus grand enjeu pour moi, a reconnu celui qui est né en Autriche, mais qui porte les couleurs de la Suède sur la scène internationale. Je me bats souvent contre moi depuis quelques années, je deviens mon pire ennemi. Je suis très dur contre moi. Dès que j’ai deux ou trois mauvais matchs, je commence à me poser des questions. Ça me fait reculer souvent. Quand tu commences à penser et à te remettre en doute, tu risques de te retrouver dans le trouble.»
Burakovsky a attaqué ce problème avec sérieux.
«Je travaille sur cet aspect depuis un bon moment, je consulte un psychologue sportif, a-t-il précisé. Je sais ce que je peux faire. J’ai du talent et je peux être un bon joueur dans la LNH, mais je dois arrêter de me juger trop sévèrement.»
«Je reçois l’aide d’un peu tout le monde : mon agent, ma famille, mes coéquipiers et mes entraîneurs. Dès que je me sens un peu déprimé, j’hésite moins qu’avant à me confier. Je parle souvent à ma famille. »
Inconstant
Depuis le septième match de la finale de l’Est, Burakovsky a amassé cinq points (2 buts, 3 aides) à ses cinq dernières sorties. Il joue avec une belle confiance.
«Andre a du talent, a noté Barry Trotz. Il doit comprendre que même s’il ne marque pas, il peut aider l’équipe de plusieurs autres manières.»