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Une première depuis 1993?

Une première depuis 1993?

Michel Bergeron

Publié 02 juin 2018
Mis à jour 02 juin 2018

La finale de la Coupe Stanley entre les Golden Knights de Vegas et les Capitals de Washington suscite un intérêt monstre au Québec, du jamais vu depuis la dernière présence des Canadiens de Montréal en grande finale en 1993.

Il y a trop de nouveautés, trop d’histoires dans cette finale pour atténuer l’intérêt des amateurs de hockey. Tout semble irréel, mais ô combien extraordinaire.

Il faut reconnaître que, même si la présence d’Alex Ovechkin en finale a de quoi susciter la curiosité, ce sont les Golden Knights qui sont la principale raison de cet engouement qui ne s’estompe pas. Et pas seulement en raison de ce qu’ils font sur la patinoire.

Le hockey a toujours été un sport conservateur, voire constipé, et très peu innovateur.

Soudainement, on a l’impression que les Golden Knights sont venus fracasser les conventions, la vieille mentalité qui régnait depuis trop longtemps dans la LNH. Les petits nouveaux se permettent à peu près tout, et ça fonctionne.

Un exemple à suivre

On a l’impression qu’à l’heure actuelle, les 30 autres formations de la LNH sont en mode découverte. Bien ancrés dans leurs vieilles façons de faire, l’arrivée des Golden Knights les forcera à s’améliorer, se moderniser.

Je ne sais pas exactement comment, mais c’est évident, il y aura des changements à travers la ligue en ce qui a trait au spectacle offert. En ce moment, je ne connais personne qui n’aime pas les cérémonies d’avant-match des Golden Knights. Oui, certains trouvent peut-être qu’ils en font trop, que c’est exagéré. Sur ce point, je peux reconnaître qu’il serait difficile, à Montréal disons, de faire pareil puisque les conditions météorologiques extérieures sont complètement différentes.

Par contre, il y a moyen d’ajouter à la qualité de l’expérience client et ce, peu importe le marché.

Des Super Bowl

Les Golden Knights ont réussi à faire de chaque match à domicile un événement en soi. Lors des deux premiers matchs de la finale de la Coupe Stanley, on avait l’impression d’assister à des mini Super Bowl.

Et la foule semble s’y plaire. Non seulement parce que le spectacle est franchement spectaculaire, mais aussi puisque l’organisation a réussi dès l’an 1 à créer un lien fort entre les joueurs et les partisans. On a fait lever certains tabous, ceux qui disaient qu’il ne fallait pas déranger les joueurs avant ou après les matchs ou que d’inviter le public aux entraînements serait une distraction. Il semble qu’au cours des dernières années, les formations de la LNH ont tout fait pour éloigner les fans de leur équipe alors que ce sont eux qui paient le gros prix pour les voir évoluer, soir après soir.

À Vegas, c’est tout le contraire. Les joueurs sont toujours disponibles et les entraînements sont présentés devant une salle comble.

Un engagement

Avouons-le, ça fait différent de Montréal où les joueurs s’empressent de quitter au volant de leurs rutilantes voitures aux vitres teintées.

À mes yeux, le comportement qu’ont adopté les joueurs des Golden Knights à l’endroit des partisans devrait faire partie de la description de tâche de chacun des joueurs de la LNH, peu importe le marché.

Ça devrait être naturel pour eux, mais ils sont malheureusement de moins en moins nombreux à le faire. P.K. Subban le faisait bien, à Montréal.

Mais c’est maintenant une histoire du passé.

Bien dit, Don!

Don Cherry a livré un vibrant plaidoyer en faveur de la candidature de Québec, et ce, devant le commissaire Gary Bettman mercredi. Même si, de notre côté, ça fait cinq ans qu’on ne cesse de vanter les qualités du marché de Québec, que Don Cherry l’ait fait, c’est bon parce qu’il a mis Bettman dans une situation embarrassante en direct. Il lui a rappelé à quel point la rivalité entre Québec et Montréal était puissante et qu’il s’agit probablement de la plus intense jamais vue, tous sports confondus. J’ai aimé qu’il défie le commissaire en ondes, ça se fait rarement. Trop souvent, en conférence de presse, quand le dossier de Québec est abordé, on s’empresse de changer de sujet. Mais Don Cherry ne l’a pas lâché et, pour ça, je le félicite.

Merci à Holtby et Eller

Pas de doute, les Capitals de Washington ne pouvaient se permettre d’échapper le deuxième match de la série finale. Ils peuvent d’ailleurs dire un énorme merci à leur gardien de but Braden Holtby, qui a réalisé l’arrêt des séries, ainsi qu’à Lars Eller. L’ancien du Canadien joue du gros hockey depuis le début des éliminatoires. À Montréal, ça ne fonctionnait pas. Je suis persuadé qu’il ne comprenait pas pourquoi le personnel d’entraîneurs utilisait Tomas Plekanec à ce point. À Washington, on lui donne de l’espace. Il joue en avantage numérique et c’est lui qui a pris la relève quand Nicklas Backstrom et Evgeny Kuznetsov ont été blessés. C’est cliché, mais la confiance vient avec le temps de glace.

Bravo au Titan

Je tiens à féliciter le plus sincèrement du monde le Titan d’Acadie-Bathurst, son directeur-général Sylvain Couturier et l’entraîneur Mario Pouliot. Le plus petit marché de hockey junior au Canada est maintenant champion national. Couturier a fait tout un travail pour redresser cette équipe et en faire une formation de championnat. Une autre preuve que tu n’as pas besoin d’être le plus gros pour gagner, juste le meilleur. Chapeau aussi au commissaire Gilles Courteau qui a toujours cru en ce marché même dans les moments les plus difficiles. Il a agi en leader et c’est pourquoi il est autant respecté à travers la LHJMQ. Il croit en sa ligue et en ses propriétaires et c’est ce qui fait la force de son circuit.