Il y a des compliments qui résonnent plus fort que d’autres. «Il est un gars qui nous sert d’arme secrète. C’est difficile de jouer contre lui quand il est au sommet de son jeu et qu’il contrôle bien la rondelle. Il finit par créer de gros jeux, il a été instrumental dans notre victoire.»
Alexander Ovechkin a décrit Lars Eller de cette façon après le gain de 3 à 2 des Capitals contre les Golden Knights, mercredi, au T-Mobile Arena de Las Vegas.
Eller respire le bonheur depuis qu’il porte l’uniforme des Capitals. Sous la gouverne de Barry Trotz, il a trouvé une sérénité d’esprit en remplissant un rôle bien défini, celui de centre. Il ne se gêne pas pour dire qu’il joue le meilleur hockey de sa carrière à sa deuxième saison dans la capitale américaine.
Après 21 matchs en séries, le Danois se retrouve au quatrième rang des meilleurs marqueurs chez les Caps avec 17 points (7 buts, 10 passes). Il suit les trois gros canons à l’attaque, Evgeny Kuznetsov (25 points), Ovechkin (24 points) et Nicklas Backstrom (19 points).
Éteindre les feux
Trotz a utilisé Eller comme un pompier dernièrement. L’ancien du Canadien a éteint des feux importants depuis le début des séries. Quand Backstrom s’est blessé à une main et absenté pour quatre matchs, c’est Eller qui l’a remplacé au poste de deuxième centre. Et quand Kuznetsov s’est fait sonner par Brayden McNabb lors du dernier match, c’est encore Eller qui a pris de plus grandes responsabilités.
«Je ne sais pas comment l’expliquer, mais plus je joue, mieux je me sens avec la rondelle et mieux je suis le déroulement de l’action, a expliqué le numéro 20 des Caps après la dernière rencontre. J’avais déjà une bonne affinité avec T.J. Oshie et Jakub Vrana, ce n’était pas un choc pour moi de me retrouver avec eux.»
À l’image du capitaine Ovechkin, Oshie a aussi offert des fleurs à Eller.
«Kuznetsov est un immense morceau de notre équipe et sa perte a fait mal, a rappelé Oshie. Mais Lars a pris le relais et il a été sensationnel pour nous. J’ai tout aimé de son match.»
Si Braden Holtby a fait un arrêt magique dans les dernières secondes du dernier match contre Alex Tuch, Eller n’a pas volé son titre de deuxième étoile avec un but, deux passes, six mises en échec et un temps de jeu 18 min 37 s. Il a aussi gagné 63 % de ses mises en jeu, dont plusieurs importantes en fin de troisième période.
À trois victoires
À égalité 1-1 dans cette finale de la Coupe Stanley, Eller et les Capitals se retrouvent maintenant à trois victoires de la terre promise.
«Je joue à des jeux vidéo, je lis des livres pour me calmer et oublier l’immense enjeu, avait dit l’ancien du CH avant le début de la finale. Je veux être un peu nerveux et ressentir des papillons dans mon ventre, mais ça reste une autre série contre une autre bonne équipe. Quand la rondelle tombe sur la patinoire, ça redevient juste un match.»
Eller ne doit visiblement pas changer sa formule. Il a trouvé la bonne. Et quand il parle de son équipe, on sent qu’il croit réellement en ses chances de repartir avec le gros trophée.
«Il y a énormément de caractère au sein de notre équipe, a poursuivi Eller. Nous avons gagné nos séries de façons différentes. Au premier tour, nous perdions 2 à 0 contre Columbus, au deuxième tour, nous perdions 2 à 1 contre Pittsburgh et en finale de l’Est, nous perdions 3 à 2 contre Tampa. Nous n’abandonnons jamais. C’est le signe d’une bonne équipe.»
Eller ou Shaw
Il a 29 ans. Il joue au centre. Il mesure 6 pi 2 po, il pèse 207 lb. Il est un bon patineur, responsable défensivement et il produit à un très bon rythme depuis le début des séries. Il a pour nom, Lars Eller. Il a exactement le profil recherché par Marc Bergevin et le Canadien.
Mais on ne reviendra pas dans le passé. Le CH a choisi une route différente lors du repêchage de 2016 en échangeant Lars Eller aux Capitals de Washington. Dans la même foulée, le Tricolore avait acquis un joueur d’énergie et un gagnant de deux fois la coupe Stanley avec les Blackhawks en Andrew Shaw.
Deux ans plus tard, Bergevin regrette probablement ses décisions. Le DG du Canadien a parié sur le caractère de Shaw et il a sacrifié un joueur de centre en Eller. À la défense de Bergevin, Eller avait besoin d’un changement d’air et il semblait malheureux à ses derniers jours à Montréal.
À Washington, le Danois a trouvé une place parfaite pour lui comme troisième centre des Capitals derrière Evgeny Kuznetsov et Nicklas Backstrom. Et quand un des deux centres de renom visite l’infirmerie, Eller a assez de talent pour les remplacer au sein de l’un des deux premiers trios.
Eller ne bougera maintenant plus de Washington. Au mois de février dernier, il a paraphé une prolongation de contrat de quatre ans et 17,5 millions (3,5 millions en moyenne).
Pendant ce temps, le Canadien versera un salaire de 3,9 millions à Shaw jusqu’à la fin de la saison 2021-2022. En considérant son lourd historique avec les commotions cérébrales, l’Ontarien risque d’être un mauvais investissement d’ici la fin de cette entente.
Le 17 juin 2010
Le CH échange Jaroslav Halak aux Blues de St. Louis pour Lars Eller et Ian Schultz
Le 24 juin 2016
Le CH échange Lars Eller aux Capitals de Washington pour un choix de 2e tour en 2017 (Joni Ikonen) et un choix de 2e tour en 2018.
Le 24 juin 2016
Le CH fait l’acquisition d’Andrew Shaw des Blackhawks de Chicago contre deux choix de 2e tour en 2016. Avec les choix du Tricolore au 2etour, les Hawks réclament l’ailier Alex Debrincat et le défenseur Chad Krys.