Séries 2018

Tom Wilson obtient l’absolution

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Tom Wilson n’aura pas à subir de sanctions supplémentaires pour la mise en échec qu’il a servie à Jonathan Marchessault en fin de match, lundi.

En milieu de matinée, heure de Vegas, la Ligue nationale de hockey (LNH) a fait savoir que l’attaquant des Capitals de Washington ne serait pas appelé en audience pour expliquer son geste. Une décision qui, bien qu’elle en ait fait sursauter quelques-uns, s’explique facilement.

Oui, le coup d’épaule a été distribué dans l’angle mort du Québécois. Toutefois, rien dans le livre des règlements n’interdit ce type de mise en échec... pourvu que la tête ne soit pas visée.

Or, le contact a été initié au niveau de l’épaule et jamais la tête de Marchessault n’a été touchée.

«J’ai revisionné la séquence et j’en viens à la même conclusion qu’hier [lundi]. C’était une bonne mise en échec, distribuée dans les règles», a déclaré Wilson au terme de l’entraînement des Capitals.

Au grand dam de plusieurs, l’attaquant des Capitals a raison.

0,6 seconde

Évidemment, la mise en échec est survenue quelques fractions de seconde après que Marchessault eut complété sa passe vers Reilly Smith. C’est la raison pour laquelle les officiels ont envoyé Wilson au cachot pendant deux minutes pour obstruction.

Or, encore une fois, une mise en échec distribuée tardivement n’est pas passible d’une suspension. De plus, la LNH a chronométré le délai entre la passe et la mise en échec à 0,6 seconde. Une mise en échec est considérée comme tardive à 0,7 seconde.

Le règlement 56.1 du livre des règlements de la LNH décrit l’action posée par Wilson comme étant un «pick». En voici la description.

Un «pick» est l’action de mettre en échec un joueur qui n’est pas en possession de la rondelle et qui ne s’attend pas à se faire frapper [...] Un joueur commet un «pick» lorsqu’il s’amène dans la trajectoire d’un adversaire et le sort du jeu. Lorsque ce geste survient, une pénalité pour obstruction doit être décernée.

Exactement ce qui s’est passé lundi.

Dans l’air du temps

À 6 pi, 4 po et 218 lb, Tom Wilson frappe dur et il adore donner des coups d’épaules sévères. Cependant, sévère ne veut pas toujours dire vicieux...

«Je ne comprends pas pourquoi ça a suscité autant d’attention médiatique. C’est sans doute en raison de l’ère dans laquelle nous vivons», a lancé l’athlète de 24 ans.

Effectivement, c’est dans l’air du temps de s’insurger contre la moindre mise en échec spectaculaire. Bien sûr, les coups à la tête sont à proscrire, mais le hockey demeure un sport physique.

«Il y a deux ans, ou même l’an passé, personne n’aurait fait une histoire avec ça. Je comprends qu’on parle beaucoup des commotions cérébrales et que ça crée une sorte de pression sociale, mais dans ce cas-ci, la tête n’a jamais été touchée. D’aucune façon!» a-t-il insisté.

«Comme un camion»

Appelé à se prononcer sur le style de son fougueux attaquant, Barry Trotz a tenu à souligner que celui-ci avait peaufiné son style au fil des ans.

«Comme le hockey, Tom a changé. Je me souviens qu’à ma première saison ici, il était un joueur de quatrième trio. Michael Latta et lui couraient partout sur la patinoire. Ils ne savaient pas quand arrêter», a indiqué l’entraîneur, arrivé à la barre des Capitals en 2014.

«Aujourd’hui, ce qui fait que c’est un joueur unique, c’est qu’il joue sur un premier trio tout en étant l’un des joueurs les plus physiques de la LNH. Il y a des joueurs qui frappent souvent. Ils te frappent et tu dis simplement: "Ah! Je viens de me faire frapper." Lui, il frappe comme un camion.»

Voilà pourquoi ses mises en échec retiennent autant l’attention.

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Schmidt avait prévenu ses coéquipiers

Nate Schmidt avait pris soin de bien avertir ses coéquipiers de garder la tête haute avec Tom Wilson dans les parages.

Premier joueur à s’être approché de l’attaquant des Capitals pour l’enguirlander après sa mise en échec à l’endroit de Jonathan Marchessault, Schmidt avait prédit que l’Ontarien ferait parler de lui dès la veille du premier match.

C’est le premier nom que l’Américain, un véritable moulin à paroles, a prononcé lorsqu’un confrère lui a demandé quel sentiment ça lui ferait de se faire frapper par ses anciens coéquipiers.

«Ça va être fantastique. Je sais que ça va arriver. J’ai hâte, a-t-il déclaré, lors de la journée des entrevues. Je sais que Tom Wilson va parfois s’amener comme un train le long des clôtures. Il faudra garder la tête haute.»

Le défenseur des Golden Knights connaît le fougueux attaquant. Réclamé des Capitals au repêchage d’expansion, Schmidt a partagé le même vestiaire que Wilson pendant quatre saisons.

Deux chances grâce à McPhee

Au moment de rencontrer les joueurs de sa nouvelle formation, George McPhee leur a dit que s’ils étaient aujourd’hui à Vegas, c’est qu’ils étaient désirés. Dans le cas de Schmidt, c’était encore plus vrai puisque c’est McPhee lui-même qui avait amené le défenseur à Washington.

«J’étais heureux que George [McPhee] me donne encore une chance. C’est comme si on recommençait à zéro», a souligné Schmidt.

Jamais repêché, l’Américain s’était entendu avec les Capitals au terme d’une carrière de trois saisons avec les Golden Gophers de l’Université du Minnesota. C’est avec un pincement qu’il a quitté cette concession lorsque les Golden Knights ont fait sa sélection lors du repêchage d’expansion.

«Je croyais avoir suffisamment bien fait pour être dans les plans des Capitals. J’étais triste de quitter ce groupe», a -t-il raconté.

«Finalement, les Capitals semblent avoir pris la bonne décision. Je devais être le problème, puisqu’ils sont maintenant en finale», a-t-il conclu dans un éclat de rire.