Si j’étais un des 23 joueurs qui participent au camp des recrues, je ne fonderais pas trop d'espoir sur mes chances de commencer la saison avec les Canadiens.
La réalité c’est qu’il y a des postes disponibles chez les Canadiens cette saison, mais ils sont forts probablement réservés à des joueurs qui ont mangé leur pain noir dans la ligue américaine au cours des dernières années.
Par exemple, il y a présentement un poste de disponible chez les attaquants. Peut-être deux si Andreas Martinsen connait un mauvais camp et la compétition sera vive. Michael McCarron, Daniel Carr, Jacob De La Rose, Charles Hudon, Byron Froese, Nikita Scherbak et Peter Holland tenteront de commencer la saison à Montréal.
Il est évident que Michael McCarron part avec une longueur d’avance, sans oublier Holland qui a l’expérience de la LNH.
Chez les défenseurs, il y a présentement huit défenseurs qui ont des contrats à un volet et celui qui a tout à perdre est Joe Morrow qui devra démontrer qu’il mérite un poste. Il ne faut pas oublier que le nouveau venu, Jakub Jerabek peut retourner en Europe s’il ne commence pas la saison à Montréal.
Puis le vétéran arrière franco-ontarien Éric Gélinas sera aussi dans le décor, puisqu'il a obtenu un essai professionnel avec le CH.
Du côté des défenseurs droitiers, Brett Lernout tentera aussi de faire sa place avec l’équipe.
Le seul joueur qui est au camp de recrues qui a une mince chance de commencer la saison à Montréal est le défenseur Noah Juulsen qui est le premier choix de l’équipe en 2015. Il devra toutefois être impeccable pour convaincre Marc Bergevin.
Que faire pour impressionner?
Alors que faut-il faire pour s’assurer de se faire remarquer au camp des recrues des Canadiens? Francis Bouillon qui est maintenant entraîneur au développement des joueurs de l’équipe est la meilleure personne pour répondre à cette question. Le défenseur québécois n’a pas été repêché dans la LHJMQ, ni dans la LNH. <
Pourtant il a connu une superbe carrière, ayant disputé 776 matchs en 14 saisons dans la Ligue nationale de hockey.
«J’ai toujours eu la même recette et je l’ai eu toute ma carrière. Lorsque je me suis présenté au camp du Titan à Laval avec Bob Hartley qui m’avait invité ou encore à celui des Canadiens en 1997 j’avais exactement la même mentalité.
Je ne me disais pas que je devais marquer deux buts dans un match. Je me disais plutôt que je devais être reconnu comme un joueur qui n’avait aucune faille dans mon jeu. Ça veut dire que si je devais me battre je le faisais, si je devais donner une grosse mise en échec je le faisais.
«Je voulais que les entraîneurs se disent que je ne fais pas d’erreurs. C’est de cette façon qu’il faut forcer la main.»
Ce message, Francis Bouillon l’a lancé jeudi soir aux 23 joueurs présents au camp d’entraînement des recrues des Canadiens.
«Pour gravir les échelons, il faut toujours laisser une bonne impression. C’est mon message. C’est comme ça qu’on gagne son poste. Je me souviens qu’à ma première saison (1999-2000) j’avais volé le poste à mon grand chum Alain Nasredine. On se connaissait depuis des années et on s’entraînait ensemble l’été. C’est ce qui est arrivé. Le hockey est le plus beau sport d’équipe, mais en même temps c’est un sport individuel parce que tu dois voler un poste à quelqu’un.»
Des 23 joueurs présents au camp des recrues des Canadiens, il y en aura quelques-uns qui vont jouer un jour dans la LNH. Mais ceux qui auront compris le message de Francis Bouillon et qui vont l’appliquer, vont probablement jouer pas mal plus longtemps
Note:
L'entraîneur-chef du Rocket, Sylvain Lefebvre, n'a pas accompagné l’équipe à Toronto en raison d’une opération mineure qu’il a dû subir dans les derniers jours.
Il devait être en mesure d’accompagner l’équipe, mais mercredi les médecins lui ont recommandé de prendre quelques journées de repos supplémentaire.