Sasha Ghavami n’a pas été pris au dépourvu puisqu’il se préparait à cette éventualité depuis deux semaines.
L’agent d’Antony Auclair a épluché les alignements des équipes de la NFL dans l’éventualité que l’ailier rapproché du Rouge et Or de l’Université Laval ne soit pas repêché. Quand le téléphone s’est mis à sonner à un rythme effréné en 7e ronde, il était prêt à jauger de la qualité des offres.
«À la fin de la sixième ronde, je me suis isolé avec Antony dans un bureau, a-t-il confié. J’avais fait mes devoirs quant aux besoins des équipes afin d’identifier où Antony serait le mieux. Ce n’est pas tous les jours qu’un joueur peut décider où il va jouer, surtout au début de sa carrière.»
Le téléphone a rougi
Ghavami et Auclair avaient plusieurs options qui s’offraient à eux. «Je n’ai pas été surpris de l’intérêt, a-t-il mentionné. J’aurais été stupéfait si nous n’avions pas eu d’offre compte tenu de l’intérêt suscité par Antony. On a reçu entre 40 et 50 appels pendant une période de 20 minutes, dont certains que nous avons ratés. Le repêchage est la porte d’entrée, mais la porte n’est pas toujours accueillante. On n’a qu’à penser aux joueurs qui ont été repêchés par les Bills, dont le directeur gérant a été congédié le lendemain du repêchage.»
Même s’il avait plusieurs offres sous les yeux, Ghavami n’a pas voulu étirer le processus pour faire grimper les enchères.
«J’ai prévenu les équipes que nous avions des offres afin de vérifier si elles pouvaient se rapprocher, mais je ne voulais pas trop jouer la surenchère, a-t-il expliqué. Si tu prends trop de temps pour faire monter les enchères, tu peux te retrouver avec aucune offre.»
Pas seulement les dollars
«Il fallait choisir la meilleure offre pour Antony et une équipe où il serait heureux, de poursuivre l’agent montréalais. La meilleure offre ne signifie pas nécessairement la plus lucrative. L’aspect financier est un facteur, mais pas le seul. Le style de jeu, le personnel d’entraîneurs et la stabilité de l’organisation sont d’autres facteurs importants.»
Ghavami est confiant que les Buccaneers donneront le temps à son poulain de se développer.
«La patience dont les Bucs sont prêts à faire preuve a été un facteur majeur. Ils ont un plan et Antony n’arrivera pas à Tampa Bay en sauveur. L’appel de l’entraîneur-chef [Dirk Koetter] a été un autre facteur. Il nous a expliqué sa philosophie, son offensive et comment il aimait Antony. L’organisation va le soutenir et l’aider à se développer comme ce fut le cas pour Laurent [Duvernay-Tardif] à Kansas City.»
Comme le prévoit la convention pour les joueurs autonomes, Auclair a paraphé une entente de trois ans.