Marie-Ève Beauchemin-Nadeau

Photo : Marie-Ève Beauchemin-Nadeau Crédit : DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QU

Brésil 2016

Beauchemin-Nadeau termine neuvième

Agence QMI / Denis Poissant 

Publié | Mis à jour

Marie-Ève Beauchemin-Nadeau pourra dire qu’elle a tout donné.

Après trois dures années à s’entraîner malgré des blessures aux genoux et aux hanches, tout en faisant ses études en médecine, l’haltérophile de 27 ans a bien failli ne pas venir à Rio. Les derniers mois se sont avérés particulièrement difficiles.

Les semaines de plus de 80 heures, les entraînements, la douleur. Semaine après semaine.

«Mon chum m’a ramassée à la petite cuillère plusieurs fois», a-t-elle confié après avoir terminé neuvième dans la catégorie des 69 kilos, mercredi à Rio.

«Il m’a dit que j’allais surmonter ça, que tout allait être correct.»

L’athlète a levé 228 kilogrammes au total, 98 à l’arraché et 130 à l’épaulé-jeté, soit 12 kg de moins que son record dans cette catégorie, qui s’avère également un record canadien (240 kg).

Une telle performance lui aurait valu la sixième place à Rio. La gagnante de la médaille d’or, la Chinoise Yanmei Xiang, a levé 261 kg devant Zhazira Zhapparkul, du Kazakhstan (259 kg) et Sara Ahmed, d’Égypte (255 kg).

Déception

«Je suis assez déçue de ma performance», a dit celle qui avait terminé huitième à Londres, en 2012. À l’entraînement, un peu plus tôt, elle avait pourtant réussi à lever plus. Et c’est en compétition habituellement qu’elle augmente la charge.

«C’est la première fois que ça m’arrive, a-t-elle lancé. Je manquais de force.»

Ses jambes ne suivaient plus à l’épaulé-jeté.

Quelqu’un qui fait sa médecine tout en pratiquant un sport de niveau olympique a une grande capacité d’analyse. Après y avoir réfléchi quelques secondes, elle nuançait sa déception. «Mais j’ai fait le minimum, un arraché et un épaulé-jeté sans être disqualifiée et j’ai fait un total», dit-elle.

Repos

Beauchemin-Nadeau avait atteint le sommet de sa forme il y a deux ans, aux Jeux du Commonwealth de Glasgow où elle avait raflé l’or chez les 75 kilos, avec un total de 250 kg.

«J’étais dans une catégorie un peu plus lourde, c’est vrai, mais j’étais hautement plus forte que je le suis présentement», explique-t-elle.

Maintenant, elle compte s’accorder une période de repos pour bien se rétablir. Elle ira s’établir à London en Ontario avec son copain qui y fera une maîtrise en philosophie. De son côté, elle commencera sa profession en prenant quelques patients à temps partiel.

«Et si je ne suis pas capable de m’entraîner sans douleur, ça risque d’être la fin de ma carrière», a-t-elle confié, en formulant un souhait.

Les haltérophiles russes et plusieurs autres de différents pays ont été exclus des Jeux pour dopage. «C’est possible de s’entraîner à un haut calibre tout en restant propre», a-t-elle affirmé.

«Un de mes amis au village olympique m’a dit qu’en cyclisme, cela a fortement changé depuis deux ou trois ans. J’espère que notre fédération sera en mesure de faire un aussi grand ménage. De plus en plus, ils se rendent compte que ça fait mal à notre sport d’avoir autant de gens dopés.»