L’Américain Alex Meyer ne venait pas jouer les touristes à la Traversée internationale du lac Saint-Jean et il a tenu parole, samedi, remportant aisément la 62e édition de la prestigieuse course pour conclure sa carrière en beauté.
Âgé de 28 ans, le nageur résidant à Boston avait choisi la course de Roberval avant de prendre sa retraite. Il n’avait jamais amorcé le parcours de 32 km malgré sa victoire en 2010 au 25 km durant les Championnats du monde. Son unique participation est désormais imprégnée à jamais dans l’histoire de l’événement.
«C’est un rêve qui devient réalité pour moi qui voulais disputer cette course depuis longtemps. La Traversée est un événement spécial et cette victoire est inestimable. C’est une belle manière de partir», a lancé un Meyer satisfait et épuisé.
En l’emportant en 6 h 27 min 59 sec, le représentant du pays de l’Oncle Sam a succédé au Québécois Xavier Desharnais, vainqueur des deux précédentes éditions.
L’histoire aurait toutefois pu être bien différente pour le gagnant qui a éprouvé au début des difficultés à résister à la température glaciale de l’eau. Dame nature est ensuite venue aider le futur champion.
«J’avais très froid durant la première demi-heure et j’ai failli abandonner. Je grelottais et c’était très difficile. Heureusement, le soleil est sorti, les vagues se sont calmées un peu et je me suis senti mieux», a raconté Meyer.
Un duo à l’avant
Meyer a doublé l’Italien Edoardo Stochino avec environ 2 km à faire après que les deux athlètes se soient échangés la tête plusieurs fois. «J’ai essayé de choisir les bons moments pour l’attaquer et je sentais qu’il était plus fatigué avec environ une heure à nager», a expliqué l’Américain.
Prolongera-t-il sa carrière à la suite de cette victoire? Pour l’heure, le nouveau monarque du lac Saint-Jean ne dérogera pas de son plan initial.
«Personne ne peut prédire le futur, mais présentement, je vais prendre une pause de la natation et me concentrer sur d’autres activités. Je sais que je vais revenir à Roberval pour cet événement, peut-être pas pour nager, mais comme coach ou simplement pour y assister», a assuré Meyer.
Manque d’énergie
Stochino, qui avait inscrit le même résultat en 2013, a reconnu qu’il n’avait pas suffisamment d’énergie dans le réservoir pour rivaliser avec son adversaire. Une raison précise a anéanti ses chances, selon lui.
«Je me doutais que Meyer allait revenir à mes pieds après l’avoir dépassé. Les Championnats européens d’il y a deux semaines m’ont fatigué, et j’ai manqué d’énergie et de rapidité. C’est une faiblesse sur laquelle Meyer a su profiter. Cela dit, je suis très heureux de ce résultat», disait l’athlète de 28 ans.