Reconnu pour son sang-froid et son calme dans le feu de l’action tout au long de son illustre carrière, Martin Brodeur était nerveux comme jamais, mardi soir, lors du retrait de son chandail numéro 30 par les Devils du New Jersey.
Il aurait bien aimé que son père Denis soit à ses côtés, lui qui est décédé en septembre 2013. Ceci l’aurait aidé à gérer un niveau de nervosité peu coutumier.
«Mon père a occupé une très grande place dans ma vie, a raconté Brodeur après la cérémonie. Il m’a si bien conseillé dans ma façon d’agir avec les gens. Il a vécu ma carrière comme si c’était la sienne.
«Nous étions très proches et j’aurais tellement aimé qu’il soit ici pour assister au retrait de mon chandail. Il aurait été si fier de moi. Il aurait pris des photos de tous les angles!»
Sa mère Mireille n’a pu être présente au Prudential Center, étant retenue à Montréal par la maladie, mais tout le reste de la famille était sur place, en plus de nombreux ex-coéquipiers, entraîneurs et dirigeants.
Un discours émotif en français
Brodeur a livré un solide discours devant les partisans des Devils qui ont pu admirer son talent durant 21 saisons.
Il avait choisi de remercier les membres de sa famille en français, croyant que ce serait plus facile pour lui. Mais c’est à ce moment-là qu’il a eu la gorge nouée par l’émotion et que les mots sont sortis plus difficilement.
«J’avais bien réussi à contrôler mes émotions jusque là, a-t-il expliqué. Ma famille est si importante. Je sais que ma mère a suivi les cérémonies à la télé. Elle doit être heureuse et fière de son fils.»
Brodeur a parlé d’un très grand honneur que les Devils lui ont témoigné.
«Je me souviens lorsque j’accompagnais mon père au Forum et que je regardais les bannières accrochées au plafond. Je n’aurais jamais pensé qu’une telle chose pouvait m’arriver un jour.
«Ces bannières sont justement accrochées très haut, comme quelque chose qui est inatteignable. L’histoire des Devils est encore toute jeune. Il n’y avait aucune bannière ici lorsque j’ai amorcé ma carrière en 1992-1993.»
Une dernière ovation
Les chandails numéro 30 se comptaient par milliers dans les gradins pour rendre hommage à celui qui a mené les Devils vers des conquêtes de la coupe Stanley en 1995, 2000 et 2003.
«En entendant la foule scander Marty, Marty, Marty, je n’ai pu m’empêcher de penser que ce fut probablement pour la dernière fois. Je ne vois pas ce que je pourrais faire pour mériter cela de nouveau», a dit celui qui sera cependant intronisé au Panthéon du hockey en 2018.
Le détenteur de nombreux records, notamment pour le nombre de victoires en carrière (691), de jeux blancs (125), de matchs joués (1266) et de victoires au cours d’une saison (48) était un homme comblé lorsqu’il a rencontré la presse une fois la cérémonie terminée.
«Les quatre derniers jours passés au New Jersey ont été merveilleux. C’était très bien organisé. Maintenant, je quitte pour la Floride rejoindre mon équipe, les Blues. J’ai du travail qui m’attend», a indiqué l’adjoint au directeur général Doug Armstrong.
Trois défenseurs et un gardien
Brodeur est le quatrième joueur des Devils à avoir vu son chandail retiré après Scott Stevens, Ken Daneyko et Scott Niedermayer.
«Trois défenseurs et un gardien, ça décrit bien le genre d’équipe qu’on formait», a lancé Brodeur.
Il est toutefois le seul qui a une statue en son honneur devant les portes du vaste amphithéâtre.
Le vétéran Patrik Elias l’a très bien décrit en ces quelques mots: «Martin Brodeur a été le coeur et l’âme des Devils».
The introductions begin with those who don't need introductions. #SaluteMB30 https://t.co/wKTJIepL9I
— New Jersey Devils (@NJDevils) 9 Février 2016