Le Canadien de Montréal collectionne les défaites et l’avenir de l’entraîneur-chef Michel Therrien fait jaser. Toutefois, certains anciens porte-couleurs de l’équipe croient qu’il ne sert à rien d’effectuer des changements draconiens, surtout avec le retour éventuel de Carey Price.
Depuis le 3 décembre, le Tricolore vit le cauchemar absolu, ayant conservé une fiche misérable de 4-15-1 avant son duel de mardi soir face aux Bruins de Boston au Centre Bell. Étrangement, c’est sensiblement le même groupe de joueurs qui avait permis à l’organisation de vivre le début de campagne le plus faste de son histoire en octobre dernier.
Cependant, sans Price, point de salut. Aux yeux de quelques ex-membres du Canadien, l’ajout le plus significatif devrait être le retour du numéro 31 et non pas l’arrivée d’un Jonathan Drouin.
«On doit prier pour une bonne guérison de Price, car l’équipe est fragile mentalement et côté leadership, c’est problématique, a soulevé Mathieu Dandenault cette semaine. Pour les transactions, il faut faire attention. Il leur manque le meilleur joueur au monde et tous les clubs ont un creux de vague durant la saison.»
«J’aime mieux que la direction soit patiente. C’est une formation très différente avec son gardien numéro 1 devant le filet», a-t-il ajouté.
Pas la faute de Therrien
Son collègue à la chaîne TVA Sports Patrice Brisebois estime pour sa part que Therrien ne mérite pas le couperet.
«Un congédiement serait malheureux, car Price n’est pas là. Mais quand le club ne gagne pas, renvoyer l’entraîneur est la solution facile. Pourtant, on parlait avant de Michel pour diriger Équipe Canada à la Coupe du monde», a-t-il déclaré.
Également, les joueurs ne doivent pas baisser les bras.
«J’ai aimé entendre Brendan Gallagher dire qu’ils vont s’en sortir. La chose la plus facile à faire, c’est de se décourager. Il faut rester positif, car le négatif ne changera rien. Et la confiance est importante, a-t-il émis. Comme hockeyeur, on ne doit pas regarder le portrait au complet : on y va jeu par jeu, une période à la fois.»
Par ailleurs, Brisebois dit comprendre le mécontentement des partisans qui réclament des transactions, faute de victoires.
«C’est certain que [le directeur général] Marc Bergevin essaie, mais l’autre DG va penser à son club en premier. Et il ne faut pas oublier le plafond salarial, a-t-il indiqué, spécifiant qu’un échange ne constitue pas un gage de succès. Au début, tout fonctionnait et après, c’est tombé en même temps. (...) Il faut surtout que les gars dans le vestiaire se disent qu’ils forment une bonne équipe et qu’ils essayent de réussir un jeu ou un but qui changera le cours d’un match.»
Arrêter de se tirer dans le pied
De son côté, l’ex-arrière Gaston Gingras s’attend à du mouvement, mais il pense que la véritable clé du succès passe par une réduction du nombre d’erreurs commises sur la glace.
«Il se passera quelque chose, ce n’est pas normal que le club se batte maintenant pour faire les séries. On a perdu Price et la première fois qu’il s’est absenté, on s’en est sorti. Mais à long terme, c’était impossible de continuer, a déclaré celui ayant remporté la coupe Stanley à Montréal en 1986.
«Quand ça allait bien, les joueurs ne tenaient pas leurs bâtons trop serrés, les défenseurs relançaient l’attaque. Par contre, lorsque tu donnes la rondelle à des équipes comme St. Louis et Chicago, c’est difficile de gagner. Et tes unités spéciales doivent produire : premièrement, ça enlève de la pression et aussi, dans cette ligue, c’est compliqué de marquer à cinq contre cinq.»