Les matchs serrés et à bas pointage ont beau être la norme dans les séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey, pour mettre les chances de votre côté, il vous faut la contribution de tout le monde.
Or, depuis le début du présent tournoi, le Lightning de Tampa Bay mise presque exclusivement sur les succès d’un seul trio. À eux trois, Tyler Johnson (huit), Nikita Kucherov (six) et Ondrej Palat (quatre) ont inscrit un peu plus de la moitié des 35 buts de leur équipe.
Si ce fut suffisant pour atteindre le carré d’as, ce manque de diversité pourrait provoquer la fin de leur parcours.
«Si on veut passer à l’étape suivante, on ne pourra se fier uniquement aux triplés. Il faudra que d’autres joueurs se lèvent, a reconnu l’entraîneur-chef Jon Cooper, au terme des séances des deux équipes, tenues dimanche au Madison Square Garden, en prévision du deuxième match de la finale de l’Association de l’Est qui aura lieu dimanche.
«Si vous jetez un oeil dans l’autre vestiaire, vous verrez que la production est divisée équitablement. Des joueurs comme Rick Nash n’ont pas marqué chaque soir», a ajouté Cooper.
Huit marqueurs différents
L’avocat de formation a bien fait ses devoirs. La plus belle preuve, l’attaque diversifiée des Rangers réside dans le fait que huit marqueurs différents ont enregistré le but gagnant de leurs neuf victoires.
Derrière Ryan McDonagh, auteur de deux de ces buts, on retrouve Derek Stepan, Derick Brassard, Chris Kreider, Dan Boyle, Carl Hagelin, Kevin Hayes et Dominic Moore. Bref, des joueurs qui évoluent autant au sein du premier que des deuxième et troisième trios.
«Les équipes qui parviennent à franchir quelques rondes éliminatoires sont habituellement celles qui peuvent compter sur l’apport des joueurs de soutien», a déclaré Alain Vigneault, en quête d’une troisième présence en finale de la coupe Stanley.
«Au cours des dernières années, les équipes qui cherchent à ajouter de la profondeur essaient de mettre la main sur des gars d’expérience capables de briller quand la pression augmente», a ajouté l’entraîneur des Rangers.
Comme il y a 10 ans
Prêt à renverser la situation, Alexander Killorn, auteur de trois des huit filets de son unité depuis le début des séries, ne perd pas espoir.
«Je suis persuadé que ce n’est qu’une question de temps, a-t-il soutenu. Je joue avec deux partenaires talentueux. C’est à moi d’ouvrir la voie et d’aller chercher les rondelles pour provoquer des occasions de marquer.»
D’ici là, les défenseurs des Rangers devront surtout se concentrer sur les triplés. Une tâche qui, selon Dan Boyle, n’est pas de tout repos.
«Si tu restes statique, ils te boufferont tout rond. Contre eux, il faut être constamment en mouvement, a expliqué l’arrière de 38 ans. Ils jouent la “game” comme on la jouait il y a 10 ans. Des trios qui contrôlent la rondelle et fabriquent des jeux autant que celui-là, il y en a de moins en moins. De nos jours, l’accent est davantage porté sur la protection du territoire défensif et la lutte pour gagner la bataille de la zone neutre.»
Une réalité qui rend le spectacle plus terne, mais qui permet aux entraîneurs de garder leur emploi plus longtemps.