Il y a une grande marche entre le junior et la Ligue américaine. Pour plusieurs joueurs, elle n’est pas facile à franchir. Pour Charles Hudon, il s’agit d’une histoire différente.
Hudon représente la plus grande révélation en ce début de saison avec les Bulldogs de Hamilton. Avec 18 points (six buts, 12 aides) en 18 rencontres, il se retrouve au premier rang des marqueurs de son équipe. Il trône également au sommet des Bulldogs avec un différentiel de +11.
Dans un corridor du FirstOntario Centre à Hamilton, Hudon a raconté ses débuts professionnels en entrevue au Journal de Montréal.
Il n’avait même pas encore retiré une seule pièce de son équipement quand il s’est arrêté à quelques pas du vestiaire de l’équipe pour parler pendant une dizaine de minutes.
«Oui, je suis un peu surpris, a affirmé Hudon. Je ne pensais pas m’adapter aussi rapidement au style de jeu de la Ligue américaine.»
«Jusqu’à présent, je me débrouille très bien, a-t-il poursuivi. Je reçois l’aide des vétérans de l’équipe et de nos entraîneurs. Il y a deux ans, j’avais joué neuf matchs avec les Bulldogs en fin de saison après l’élimination des Saguenéens. Je retrouve pratiquement le même groupe d’entraîneurs. Il n’y a pas eu un grand choc, je connaissais déjà assez bien le système de jeu.»
«Je veux monter...»
Des 10 premiers marqueurs de la Ligue américaine, la moyenne d’âge se situe à 24,4 ans. Il y a seulement deux recrues parmi ce groupe: Hudon, 20 ans, et David Pastrnak, qui a la permission de jouer à 18 ans dans ce circuit en raison de son statut d’Européen.
Le 23 novembre, les Bruins de Boston ont lancé un S.O.S. à Pastrnak, un choix de premier tour au dernier repêchage.
Hudon, un lointain choix de cinquième tour (122e au total) au repêchage de 2012, aimerait recevoir le même appel de la part du Canadien.
«Mon objectif ultime reste le même, je veux monter avec le Canadien, a-t-il dit. Pour y arriver, je dois travailler fort et produire avec les Bulldogs. Il n’y a qu’une seule recette.
«Avec mon départ à Hamilton, j’y crois encore plus à la LNH, a-t-il poursuivi. Je sais qu’il ne m’en manque pas trop. Je vois cette année comme une saison d’adaptation sur le plan professionnel. Je ne décide pas des joueurs qui seront rappelés cette saison et je n’irai pas cogner à la porte de mon entraîneur pour lui dire que je mériterais ma chance. Je me concentre juste sur le hockey.»
À court terme, Hudon ne s’attend pas à bouger de Hamilton.
«Je ne pense pas qu’il y a plusieurs personnes qui m’imaginent à Montréal dès cette saison, a-t-il répondu. J’ai encore du travail à accomplir à Hamilton. J’y penserai plus l’an prochain.»
À l’aile et au centre
Au dernier camp du Tricolore, Hudon a vécu une nouvelle expérience au poste de centre, une position alors inconnue pour lui.
À Hamilton, Sylvain Lefebvre a misé sur lui à l’aile pour les premiers matchs de la saison. Depuis quelque temps, l’entraîneur-chef des Bulldogs utilise Hudon au centre en compagnie de T.J. Hensick et de Christian Thomas.
«Charles m’impressionne par son attitude et sa préparation, a affirmé Lefebvre. Il lit tellement bien le jeu, il anticipe vraiment le déroulement de l’action pour lui permettre de créer des revirements. Au centre, il peut utiliser encore plus sa vitesse.»
«Il a aussi retenu les messages de la direction du Canadien quand il a été retranché, a-t-il poursuivi. On lui demandait d’exploiter encore plus sa vitesse et de jouer avec intensité. C’est exactement ce qu’il fait.»
Dans les prochains mois, Hudon n’a pas comme mission de se maintenir parmi les meilleurs marqueurs de la Ligue américaine.
«Je veux plus conduire l’équipe en séries, a-t-il répliqué. Les Bulldogs n’ont pas fait les séries depuis 2011. Même si je suis jeune, je souhaite montrer mes qualités de meneur. J’ai porté le «C» dans le junior et je n’ai pas peur de parler dans le vestiaire. J’aime mieux regarder les objectifs d’équipe que ceux individuels.»