Photo : Milan Lucic Crédit : REUTERS/Adam Hunger © Thomson Reuters 2014

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Lucic ne regrette rien

Publié | Mis à jour

Milan Lucic n’a possiblement jamais écouté du Édith Piaf pour se motiver avant de sauter sur la glace. À entendre son plaidoyer, le robuste ailier des Bruins de Boston a pourtant rappelé les paroles d’une chanson de l’une des plus belles voix françaises: «Non, je ne regrette rien».

À la veille du premier match entre le Canadien de Montréal et les Bruins, Lucic n’a pas fait la paix avec Alexei Emelin. Il n’a pas plus offert ses excuses à Danny DeKeyser. Les deux défenseurs ont une chose en commun : ils ont chacun reçu la visite du bâton de Lucic dans un endroit très sensible au cours des derniers jours.

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«J’ai appris à vivre sans regret, on m’a toujours enseigné cette philosophie», a répondu calmement et poliment Lucic lorsque le Journal de Montréal lui a demandé s’il avait des remords par rapport à ses incidents avec Emelin et DeKeyser.

Deux fautes avouées

Malgré l’absence de regret, Lucic n’a pas caché ses gestes.

«Je ne peux pas retirer ce que j’ai fait, a dit le numéro 17 des Bruins. Ce n’est toutefois pas comme si je faisais de tels gestes régulièrement. Il s’agit d’événements qui sont survenus sur le coup de l’émotion.»

«J’ai parfois le sentiment que les gens essaient de faire croire que je suis le premier joueur à commettre un tel geste, a-t-il renchéri. Je peux vous confirmer que des coups dans ce genre arrivent bien plus souvent que les gens pensent.

Malheureusement, je me suis fait prendre. J’ai maintenant oublié ça, je regarde vers l’avant. Je n’y pense plus aujourd’hui.»

Au milieu du 20e siècle, Piaf chantait justement les paroles suivantes : «Non! Rien de rien, je ne regrette rien. C’est payé, balayé, oublié. Je me fous du passé.»

Lucic n’a pas déboursé un immense montant pour ses fautes contre Emelin et DeKeyser. Les dirigeants de la Ligue nationale de hockey ont imposé une amende de 5000 $ pour son coup contre le défenseur des Red Wings de Detroit au premier match du premier tour des séries. Il n’a écopé d’aucune suspension.

Une confrontation inévitable

À 6 pi 4 po et 220 lb, Lucic n’a jamais eu peur de personne. Contre le Canadien, le joueur originaire de Vancouver en Colombie-Britannique recroisera Emelin sur son chemin.

«Comme je l’ai déjà dit, je m’attends à le voir souvent au cours de cette série, a expliqué Lucic. Je suis un ailier gauche et il joue du côté droit comme défenseur. Par la force des choses, je me retrouverai dans son coin assez souvent. Emelin est un joueur robuste et il ne recule pas devant ses rivaux. Il gardera la même approche en séries. Je sais aussi que les partisans ont hâte à cette bataille entre lui et moi.»

«Je dirais même que cette rivalité avec Emelin me rappelle celle à une autre époque avec Mike Komisarek, du Canadien», a-t-il ajouté.

Contrairement au dernier match entre les deux équipes, Lucic n’a pas traité son rival de «poule mouillée».

Une grande rivalité

Historiquement, il n’y a jamais eu beaucoup d’amour entre les Bruins et le CH. Les sentiments de Lucic sont à l’image de cette rivalité.

«Oui, je déteste le Canadien, mais si vous demandez aux gars de Montréal ce qu’ils pensent de nous, ils répondront la même chose. Je joue maintenant avec les Bruins depuis sept ans et c’est naturel pour moi de ne pas aimer le Canadien.»

S’il est souvent l’ennemi numéro un ou deux (après Zdeno Chara), Lucic reste un des joueurs des Bruins les plus sympathiques à côtoyer. À l’extérieur de la glace, il échange son aspect bestial pour son côté gentilhomme.